Bien que formé en 1998 NEDRA ne sort qu’aujourd’hui son premier album, intitulé « D’un extrême à l’autre ». A mi-chemin entre un TRUST en colère et un bon vieux NOIR DESIR, la musique de ce groupe propose un Rock violent et catchy, bref quelque chose de très plaisant.

Le son NEDRA se caractérise avant tout par la composition de morceaux relativement simples dans la structure. On mélange quelques gros riffs gras avec une batterie agressive et le tour est joué, sans oublier cette basse très présente qui donne corps au tout. Le groupe n’est d’ailleurs pas si loin de ça du Punk et n’est pas sans rappeler les vieux de la scène alternative française. D’ailleurs à l’image de ces derniers, les morceaux sont souvent des prétextes à des paroles revendicatrices. Celles-ci portent tantôt sur les modèles actuels (« Arriviste » démoli les individus aliénés par le désir d’une réussite vaine), tantôt dans une perspective historique (la chanson « Templier » abordant la thématique des croisades plutôt d’ailleurs sous la forme d’un constat que d’une critique). Prise de risque intéressante : NEDRA, pour clôturer son album, propose une reprise des « Murs de poussière » de Francis Cabrel. La version livrée par les parisiens est extrêmement convaincante, assez dans l’esprit de la chanson originale mais en plus boostée et électrifiée, cela va de soit !
Un détail très intéressant chez NEDRA est cette volonté de donner à chaque morceau une couleur différente en fonction du thème qu’elle aborde. De fait, le groupe travaille, semble-t-il, la musique d’un morceau en fonction de son texte. Par exemple, dans la chanson « Whisky » le chanteur opère ses lignes de chants en prenant une voix de personne ivre. Il en va de même pour la chanson « Templier », qui traitant d’évènements médiévaux, est pourvue d’une intervention de flûte pour développer la dimension folklorique.

En conclusion « D’un extrême à l’autre » est dans son ensemble une réussite. Les chansons sont réussies et résolument Rock’n’roll. Un album de qualité, pas forcement indispensable mais qui prouve que le Rock français se porte plutôt bien.