Sepultura, Soulfly, Nailbomb… Max Cavalera aura sué sans compter et ce malgré quelques déboires avec son frère Igor qui a provoqué son départ de Sepultura. Mais voilà, le sang a fait parler de lui. Les liens qui unissent la famille - et ici un frère - sont parfois plus forts que tout, et c’est sous ces heureuses retrouvailles que la conspiration des frères Cavalera a décidé de frapper. Cette frustration qu’ont du avoir les deux frangins se retrouve sous forme d’une explosion musicale et d’un « Inflikted » qui surpasse tout ce qu’ont pu faire auparavant les deux brésiliens.

Entourés de Marc Rizzo (Soulfly) et d’un certain…Joe Duplantier (Gojira), la machine est lancée et risque de botter les fesses de bons nombres d’entre vous. On commence par le visuel qui ne casse pas des briques, un peu dommage de ne pas avoir fait un beau visuel pour ce beau retour. Niveau textes lorsque l’on ouvre le livret, nous sommes à mille lieux de la belle poésie de Baudelaire, avec des tonitruants « fuck art - let’s kill » ou des « bloodbrawl, bloodcloth » redondants. Certes, avancé comme ca, on se demande si l’acquisition d’un tel opus est envisageable. La suite est plus prometteuse, car l’instinct, la pulsion, l’envie d’en découdre, la rage, tous ces instincts primaires vous sautent au visage sous une musique endiablée et puissante. C’est bien simple, imaginez un mix de Sepultura pour le coté root et groovy, Soulfly pour le coté plus moderne et Nailbomb pour le coté décadent et dément. Les quatre gaillards vous offrent ici un monument de thrash metal, qui va faire pâlir Slayer & co. La production est énorme et hyper moderne. Carré, très pro, millimétré, pas d’erreurs envisageables bien entendu de ce coté là. Techniquement, c’est également impeccable, avec un Igor qui martèle les futs tel un possédé (admirez le coté root sur « Terrorize »), max qui crache sa rage avec des paroles donc très simplistes mais qui ont pour effet d’aller au but, à l’essentiel. Les guitares oscillent entre rythmique power thrash écrasante, et des solis speed de toute beauté, lorgnant vers l’indus bien souvent. Et la basse dans tout cela ? Elle vrombît, elle coure, elle reste hyper présente et effectue un travail énorme.

Oui, ENORME est le mot adéquat à l’écoute de cet opus, dont les titres - variés - s’enchainent sans répit, et dont le tempo est plutôt très soutenu. Un petit condensé de frustrations vous dis-je ! J’ai beau le repasser en boucle, et encore en boucle, c’est toujours le même plaisir qui vous envahit, et qui vous pousse à ouvrir les fenêtres pour en faire profiter les voisins. A posséder d’urgence, que vous aimiez les Sepultura d’antan ou les Soulfly de maintenant, chacun y trouvera son bonheur, assurément.