Rejoignez le clan ! voilà l’appel que sonnent les flûtes au travers des landes Nord Irlandaises. Accourent alors des velus de toutes sorte, vêtus d’un seul pagne de fourrure pour se réunir autour de "Honour amongst chaos". Un nouvel hymne guerrier se joue donc par Waylander, qui, après avoir fait danser les guiboles poilues de toutes les terres gaéliques, et d’ailleurs avec leur fameux « Born to the fight », remettent le couvert pour un troisième album. Il était temps.

Levant bien haut la bannière des traditions irlandaises, c’est effectivement une musique fortement teintée folk que Waylander met en évidence. Les flûtes se distinguent ainsi particulièrement bien au cœur de ces compositions aux riches ambiances épiques (« Beyond the ninth wave »). Des rythmes empreints de traditions, d’accord, mais pas uniquement. "Honour Amongst Chaos" se révèle comme avant tout un chant guerrier, rythmiquement soutenu et agressif, en particulier au niveau du chant, très rugueux, et des guitares qui prennent volontiers des teintes black.
Cependant, et étonnamment, la production met en avant un son curieux, pour éviter de dire très moyen, au cruel manque de graves. Il en découle un aspect brouillon au niveau des titres les plus incisifs (« Galloping Gaels »). L’effet proviendrait il de la copie promotionnelle ou se retrouvera t il sur la version « définitive » du disque ? quoiqu’il en soit, cet effet de résonance dessert mal une réalisation, sans doute la plus incisive de la discographie de Waylander, qui aurait mérité un brin de volume supplémentaire. Sans pour autant tomber dans le « true black », un constat apparaît : les musiciens ne font pas de quartier, les déserteurs seront exécutés et les trainards abandonnés. Et si des passages acoustiques apparaissent tels une levée de boucliers, ils ne servent que mieux à préparer la charge qui va suivre.

"Honour amongst chaos" reste ainsi dans le champ lexical de la baston d’un bout à l’autre, une bataille avec des flûtes certes, mais pour une mêlée, c’est bien une sacrée empoignade que décris ici Waylander, une belle remontée pour se placer directement dans la tête de peloton de la scène pagan, décidément bien représentée ces derniers temps.