Well well well, il est de ces disques qui ne provoquent en nous qu’une indifférence notoire, vous avez déjà du le ressentir chez un bon nombre de formations sorties des bas fonds de l’underground métallique. Ici nous parlerons de « Winter Of Sin », groupe néerlandais existant depuis dix ans déjà, avec à son actif une démo et trois albums.

Accablé par la presse spécialisée, leur précédent album « Woest » avait été largement descendu en flèche et écrabouillé à cause d’une trop mauvaise production et d’un manque d’originalité écrasant. Même si les erreurs du passé semblent oubliées au niveau de la phase clé enregistrement/mixage, si l’on peut excuser à une première sortie son côté punk à la « Do It Yourself » - peut-on vraiment pardonner à un troisième album qu’il soit aussi neutre que les anciens ? A défaut de pouvoir dire autre chose de « Razernij », j’indiquerai simplement qu’il n’est rien d’autre qu’un album de black métal mélodique bien dans les normes. Et encore, l’on peut en compter d’innombrables groupes ne proposant rien de particulier mais possédant un petit quelque chose qui fait mouche. Pour Winter Of Sin, il semblerait que ce ne soit définitivement pas le cas. Musicalement assez simple, « Razernij » propose un métal mélodique sans relief, de temps en temps éveillé par des petites touches thrashy, mais désespérément plat et ce jusque dans le mixage. Il n’est pas mauvais en soit mais assez particulier, voire bancal. Les synthétiseurs sont considérablement mis en avant, les guitares passablement absentes. Cette étrange mixture donne à l’ensemble un côté plastique, qui ne sera pas relevé par un jeu de batterie des plus ennuyeux … Quant à la voix, aussi fade et insignifiante que le reste, elle viendra tout simplement clore cette idée : avec « Razernij », Winter Of Sin opère une drôle de marche, une gamme du vide dont je me demande qui pourra bien en penser du bien.

Rien à retenir après l’expérience, à conseiller aux amateurs de black métal mélodique ? Pourquoi pas … si vous avez cinquante minutes à perdre dans cette écoute stérile et inintéressante. Amis du conformisme pré mâché, bonsoir !

Peut-être pouvons-nous mettre sur le dos de cette médiocrité le nombre faramineux de side projects des six membres de Winter Of Sin … mais … dans certains cas, je crois qu’il ne vaut mieux pas prendre ces phrases des Shadock au pied de la lettre : « Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien que risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas » et/ou « En essayant continuellement on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. » Allez un peu d’humour, il vaut mieux prendre tout ça à la rigolade, on en arrivera à mieux apprécier d’autres productions plus imminentes !