La Grèce bouge ! et oui, en y réfléchissant bien, nombreuses sont les formations à être sorti des entrailles des terres helléniques jusque sur les devant des scènes internationales, souvent à grands fracas. La Scandinavie n’a pas le monopole du métal et du talent pousse aussi là bas, dans le sud, à l’ombre des oliviers. « « Dakrya » est un nom grec retranscrit en caractère latin et qui signifie « larmes » » nous indique le groupe ; fort bien mais rappelez vous que la cause des larmes peut être multiple, reste à voir d’où provient celle provoquée (ou pas) par Monumento.

Le chant, voilà ce dont il est avant tout question sur Monumento. Dakrya fait ainsi participer plusieurs protagonistes sur cet album, entrelaçant chants féminins clairs, lyriques et vocaux masculins plus sombres et agressifs. Un fort aspect théâtral se crée alors, au fil des dialogues entre les différents interprètes, ambiance maintenue par les claviers et pianos qui donnent parfois l’impression d’assister à une mini pièce d’opéra néo classique. Une opérette doom plus précisément (« Inner scream ») car le fond sonore et la lenteur des guitares ne trompe pas sur le style. Et si les vocaux ne sont certes dans l’ensemble réussis, mais pas irréprochables (surtout du coté masculin, et des vibratos parfois un peu trop appuyés, mais c’est aussi le style qui veut ça…) Dakrya parvient à créer une certaine alchimie entre obscurité, lyrisme et mélancolie. La production, plutôt bonne (sauf pour les batteries, bien trop lointaines) permet ainsi d’apprécier pleinement les atmosphères diverses qui se distinguent et offre l’occasion de se plonger dans cet univers bien particulier proposé ici au travers d’un beau graphisme.

Monumento ne se défini pourtant pas comme l’œuvre accessible par excellence et manque encore un soupçon de…puissance ? de volume ? pour parachever pleinement un ensemble au demeurant de qualité et bien composé. Pour le moment et pour en rester sous le même étendard, gardons nos yeux secs et en mémoire les premiers On Thorns I lay ou Chaostar pour les ambiances, en attendant que se développe pleinement Dakrya qui, assurément, a encore de belles années devant lui.