Un an après sa sortie en Allemagne, le troisième album de Trimonium pointe timidement le bout de son nez en France… Ce constat en dit long sur l’écho que peut espérer avoir un combo de Metal Underground allemand dans notre pays : quasi nul.
D’abord petit rappel historique et stylistique, car je ne doute pas que les (rares) inconditionnels du groupe se seront déjà procuré le disque depuis longtemps. Trimonium est le résultat de l’alchimie de tous les centres d’intérêt de nos voisins teutons : sur une belle base Black/Thrash à l’ancienne, que ne renierait pas un groupe comme Desaster par exemple, Trimonium y adjoint une forte dose de Metal épique, nordique et folklorique.
L’aspect Pagan n’est pas aussi prononcé que sur les autres sorties du label Einheit (Thrudvangar, par exemple), mais il est suffisamment présent pour illustrer avec pertinence cette pochette très typée et les chansons aux titres très évocateurs (« Return from the battle », « Choose the weapon » et la très vénérable plage éponyme – meilleur moment de ce disque.) Je n’ai pas été plus loin dans l’analyse du côté folklorique de Trimonium car les paroles, quoi qu’imprimées sur un livret glacé 12 pages, ont un rendu très flou qui rend leur lecture impossible.
Bref, cela ne doit pas nous faire oublier l’essentiel : Trimonium pratique un art certes tout à fait classique (une simple écoute permet de relever beaucoup de plans empruntés aux années 80), mais il le fait bien et s’en sort avec les tableaux d’honneur. J’en veux pour preuve les constructions assez riches des morceaux : après des introductions folk à la guitare sèche, Trimonium attaque avec une base Thrash à l’ancienne et des cris Black qui ne dépareillent pas. Venu le moment du refrain, ils sortent l’attirail épique et émotionnel si cher aux formations qui se revendiquent de l’héritage « Viking » pour finir ensuite par des passages plus mélodiques et raffinés.
Intéressant, non ? Vous aurez une belle illustration de ce talent sur « Waste of Blood » par exemple.

Conclusion : certains voient en Trimonium les dignes héritiers d’Immortal. Je trouve cette comparaison excessive voire inappropriée. C’est une œuvre à mi-chemin entre vieille école et scène folklo-pagan, et c’est dans cette alchimie que réside son principal intérêt. A essayer.