Encore en train de courir dans les forêts torse nu, visage peint de bleu, épée dans le dos en hurlant « Liberté » ? certains décidément ont trop regardé « Braveheart », d’autres trop écouté Thronar ! Du 'battle metal', comme s’auto-défini le groupe, voilà effectivement ce qui transpire de tous les pores de "Unleash the fire", nouvel hymne pagan/viking/guerrier, de quoi se faire encore fouetter le torse par les branches et les ronces.

Des armes sanguinolentes, des cottes de mailles, voilà des musiciens apparemment bien décidés à en découdre ! Objectif atteint au niveau des fortes ambiances épiques et de l’énergie qui se dégage de l’album, mais il y a tout de même quelques couacs au pays des vikings, prouvant que celui qui a raison n’est pas toujours celui qui possède la plus grande (épée). Quelle étrange production…très inégale, celle-ci enterre la batterie à peine celle-ci annoncée dans un son bizarre et confus en particulier dans les tentatives de blast pas toujours bien calées. Au contraire, ce sont parfois les synthés qui sont portés un peu trop en avant, et ce avec un succès mitigé du fait de leur résonance justement trop…synthétique…voilà le problème de ne pas utiliser d’instruments tels que des violons, des flûtes et de tout reconstituer artificiellement, un aspect qui transparaît nettement et qui sonne très mal tout au long du disque.
Étonnantes aussi, ces compositions, très changeantes, entre black atmosphérique, dark lourd (« Eating the enemy »), pagan, épique lorgnant du coté de Bal Saggoth (et de ses fameuses trompes de guerre), avec des vocaux rauques proche de Morgain (« Shield to shield ») mêlés aux grunts du vocaliste d’Heidevolk. Des solos guitares et pianos mélangés (« Final war ») ? un clavecin par-dessus un blast beat ?
les éléments improbables s’entrecroisent simultanément, parfois un peu poussivement (« Hannibal ad portas ») le tout dans un joyeux bazar guerrier et si les inspirations viking et le métal font bon ménage, ce n’est plus à prouver, tous les mélanges ne sont pas bons à boire.

Heureusement, les rythmiques et chœurs fonctionnent, et donnent envie de lever le poing en criant « Hey » en rythme ; il y a donc de quoi se défouler mais dans l’ensemble, "Unleash the fire" se révèle trop inconstant et manque de finesse pour être réellement enthousiasmant.