Trouver un album de métal Chypriote dans sa discothèque se compare à la probabilité de trouver une pièce d’un euro en provenance du même pays dans son porte monnaie : faible. Mais non nulle, comme le démontre Winter’s Verge (aucun lien érotique) qui avec 2 album s’impose aujourd’hui comme leader de leur scène nationale.

Chypre, une destination résonnant avec un brin d’exotisme et d’inconnu…dommage que le mystère ne plane pas longtemps sur « Eternal Damnation », un disque malheureusement sans surprise, enterrant assez rapidement la curiosité naissante. Un heavy/speed métal des plus convenu apparaît alors, avec toutes ses codifications traditionnelles, ses solos, ses ballades (« Hold my hand », « Can you hear me »), son chant typique…des vocaux qui manquent de puissance et de justesse, gros point faible de la formation. Passages plus progressifs, chœurs, hymnes au synthé, tout y est, même les cris (qui se rapprochent plus des Bee Gees que de Kai Hansen) pour le coté « old school », c’est une vraie visite au musée de l’histoire du heavy métal que nous propose Winter’s Verge. Les musiciens savent toutefois taquiner leurs instruments, et ne se privent pas de le montrer, pour sortir des titres bien exécutés (comme le sympathique et très bien construit « For I have sinned » ou le sautillant « My Winter Sun »).
La technique est bien au rendez vous, avec de bons solos claviers, et une basse qui se distingue sur… « For I have Sinned », décidément le titre à retenir de l’album. Mais des pistes, il y en a tout de même 10 autres, et celles-ci ne révèlent qu’un certain manque de personnalité pour Winter’s Verge.

Certes, le groupe n’a pas à se voiler la face et propose une œuvre cohérente au niveau de la scène heavy métal, mais cela ne suffit pas, cela ne suffit plus. Espérons donc retrouver dans un futur proche un Winter’s Verge qui ose plus, rompe les codes, voit plus loin, au risque de devenir sinon un groupe sagement rangé à coté des autres.