Painkiller est un label qui m’a toujours étonné : ils sont à la fois capables de faire dans la réédition de grosses machines sans risques (Bolt Thrower, Morbid Angel…) mais aussi de promouvoir des groupes assez obscurs comme Deletion. En effet, sortir un MCD (32 min, pour moi c’est quasiment un MCD !) d’un groupe suédois parmi tant d’autres qui pratique un mélo Death assez classique, ça tient en 2008 carrément du suicide commercial. Mais paraît-il, « c’est tellement plus beau quand c’est inutile », voyons ce que ce « Deletion » (car c’est aussi, faute d’autre indication, le titre de cet album) nous réserve.

Ne vous laissez pas influencer par cette hideuse pochette au logo fade et aux couleurs goguenardes et criantes – fruit d’une utilisation très approximative du logiciel Photoshop – la musique est tout de même de meilleure qualité. Melo Death – je le disais ci-dessus – mais la musique de Deletion est tout de même plus sombre et plus mature que celle des sempiternels clones de In Flames et Dark Tranquillity.
Il y a dans les atmosphères que dégage ce MCD un petit quelque chose qui nous vient de la vieille scène Death Metal ; à l’époque où elle était caverneuse, faisait peur et où les catalogues de VPC ne proposaient pas de string pour filles à leur effigie.
Un côté obscur certes, mais il est très léger. Le fil rouge autour duquel est bâtie la musique de Deletion, c’est la trame complexe des chansons. Pas la technicité instrumentale mais plutôt le côté intriqué des compositions. Progressif ? Peut-être, je n’ai jamais vraiment compris ce que cela voulait dire. Toujours est-il qu’il est flagrant que beaucoup d’efforts ont été fournis lors de l’élaboration de ces six chansons.
Mention spéciale pour les guitares, souvent construites en binôme et qui proposent des lignes mélodiques qui rendent le processus d’assimilation du disque plus long et plus intéressant.
Par contre, la voix est à mon goût trop criarde et trop en avant et, plus généralement, le son est trop fort et grésille souvent dans mes enceintes (problème de mastering ? les pros vous le diront !...

Ce disque de Deletion est une obscure pièce de l’underground à l’intérêt certain. En plus, j’apprécie la démarche du label de soutenir un groupe inconnu de beaucoup, qui fournit un travail honnête.