Construire un empire… Ce n’est pas simple, ce n’est pas donné à tout le monde, et si les bases ne sont pas solides, tout risque de s’effondrer en une seconde… C’est un peu ce que semble nous dire la pochette de « Building an Empire », premier album de Demians, projet mono-céphalique du français Nicolas Chapel. Si la plupart des groupes talentueux, comme premier album, nous proposent un terreau porteur de graines fécondes, Demians nous offre en guise d’apéritif un véritable jardin botanique…
Une écoute suffit pour comprendre le coup de cœur qu’a eut Steven Wilson (Porcupine Tree) pour cet album. Un sens de la composition affirmé, mélangeant titre longs (« The perfect symmetry » ou « Sand ») ou plus courts (« Shine », « Temple »…), un équilibre et un sens de la mélodie rarement atteint par un jeune groupe.
Au fil de l’écoute de ce petit bijou, Demians nous entraîne dans un univers majoritairement acoustique, avec de très beaux arpèges de guitares, et des violons samplés de fort belle manière. Le tempo s’emballe sur de brèves parties, au cours desquelles, même la double pédale se réveille pour des riffs qui s’avèrent tout bonnement parfaits…
Le coté progressif de l’œuvre est suffisamment présent pour nous surprendre encore après une dizaine d’écoute, mais sans jamais, jamais, nous perdre dans des structures sans queues ni tête, ou dans des solos de 10 minutes. Demians évite à la fois les écueils du prog, et ceux de la musique simpliste. Le maître mot de cet album est assurément « équilibre », sur tout les point. Equilibre entre les émotions retranscrites, entre les influences, mais aussi équilibre parfait des harmonies, jamais trop, jamais pas assez… Ce sentiment nous renvois encore une fois à la pochette de l’album : Cet homme en équilibre sur deux chaises. C’est cet instant éphémère, fragile, mais si beau qu’à réussi à figer pour l’éternité Nicolas Chapel avec cet album.

Un premier essai magnifique, au charme imparable, et à la maturité indéniable. Chaque écoute nous plonge dans un univers harmonieux, apaisant, subtil. Laissez vous envoûter sans réticence par ce petit chef d’œuvre, qui je l’espère n’est que le premier d’un longue série. Magistral.