Trente ans après les SEX PISTOLS, le Punk-rock reste un mouvement très prisé en Angleterre. A l’heure actuelle ce style reprend de la vigueur avec pas mal de groupes y incorporant des éléments Pop. Des combos émergent, puis soudainement retombent dans l’anonymat. Cela risque d’être le cas de THE SOUD EX dont le premier enregistrement « Palomino » nous laisse très mitigé.

Ce qui est terrible dans cet album, c’est cette impression qui nous saisi dès le premier morceaux : il ne semble y avoir aucune originalité. La rythmique est simple, les riffs énervés de guitares au son clair nous plongent nettement dans le Rock-punk, et le chant nasillard vient nous perforer littéralement les oreilles. Ces éléments sont vus et revus, de fait l’entrée en matière de « Palomino » est on ne peut plus mauvaise.
Il en va d’ailleurs un peu de même, pour la seconde chanson tout aussi insipide. En revanche, une fois ce cap passé, THE SOUND EX nous montre qu’il a quelque chose dans les tripes et que notre première impression était trompeuse. Ainsi la troisième chanson, « Loss » nous amène dans un univers plus saturé, au son plus cru et ou les ambiances sont plus sombres. Nous sommes ici clairement dans quelque chose de Grunge. Nous le ressentons pas mal au niveau du refrain, à la fois accrocheur et douloureux, vecteur d’une force émotionnelle assez forte. Les compositions suivantes ne sont pas forcement dans cette dynamique Grunge, mais l’album gagne tout de même, sur sa durée, de la puissance en proposant des chansons de plus en plus singulières. « Shaking games» et son côté très dansant, vient nous proposer une nouvelle facette qui était resté cachée, tandis que « Royal Blood » aborde des plans Funky, particulièrement complexes à la basse. C’est sur un morceau tel que nous comprenons que THE SOUND EX est composé de bons musiciens et que sa musique sait être performante même sur des titres non dépouillés.
En fait, ce qui vient plomber l’écoute de « Palomino » sont tous ces moments de vide. Les moments où la musique perd de sa tension, qu’elle abandonne sa folie pour sombrer dans le conventionnel. Hélas, malgré quelques titres de génie, plusieurs chansons portent préjudice à la qualité de l’album. Il faut dire que le groupe possède un parti pris complexe : mélanger plusieurs registres musicaux différents. Nous retrouvons en tout et pour tout des influences Pop, Punk, Rock, Hard, Blues, Jazz et Soul et finalement, on se rend compte que certaines chansons sont beaucoup moins bien agencées que d’autres. Malgré une bonne production mainstream, l’accroche n’est pas évidente.

En conclusion, THE SOUND EX ne donne pas toujours l’impression d’être un ovni, une entité implacable suivant sa propre logique. Au contraire, il donne parfois le sentiment d’être soit perdu dans sa multitude d’influences, soit d’avoir des difficultés à proposer une Pop-punk vraiment catchy. « Palomino » constitue à l’arrivée trois quart d’heures relativement hermétiques, seulement certains titres valent le coup.