Lordi, je ne vous ferais pas l’affront de vous présenter ces joyeux lurons, amis du père Noël depuis des lustres et connaisseurs des landes glacées finlandaises. Déjà auteur de près de cinq albums, mais qui finalement ne se fera vraiment connaître que lors de leur apparition à l’eurovision ! Souvenez-vous cette soirée déjà culte pour bon nombre d’amateurs de rock « dur » ou une bande de monstres envahissaient le plateau pour interpréter avec force et conviction un « rock’n’roll alléluia » certes pas novateur pour deux sous mais tellement jouissif au milieu des interminables mièvreries auquel cette manifestation nous a habitué. Un incroyable coup de poker qui désempara les grenouilles de bénitier et enflamma les gens « normaux » ….

Bref le raz-de-marée passé, il était temps pour nos lutins de l’enfer de se remettre au boulot ! Et c’est chose faite avec ce nouvel opus, qui à l’ère des productions chirurgicales et des effets spéciaux en tous genres, risque de faire plus que figure d’ovnis !
Avec « deadache », Lordi nous propose un voyage dans le temps de plus de vingt ans en arrière, à l’époque où le minimalisme était roi aussi bien au niveau des compositions qu’au niveau sonore, car hormis les déguisements dernière génération des musiciens, il ne faudra pas s’attendre à une avalanche d’innovations, de découvertes et autres bidouillages progressifs ! Pas de chichi c’est du direct, trois accords maximum au compteur, un quatre temps pépère pour les parties rythmiques, un synthé loin d’être indispensable et une voix plaintive et glavioteuse pour le chant qui manque indubitablement de puissance, rappelant par instant un Lemmy (motorhead) sous ventoline.

Le pilotage automatique est ici de rigueur, multipliant les clichés, les refrains prévisibles avec les traditionnels « whoooo… whoooo… » pour combler les fins de couplet , et ne parvenant pas à placer une seule mélodie accrocheuse.
Finalement il faudra attendre le onzième titre, « deadache », pour se surprendre à taper légèrement du pied et apprécier son intro très « tim burton » dans les émotions qu’il esquisse. Mais tout cela reste bien pauvre, le plaisir reste éphémère et ne sauvera pas de la médiocrité cet opus qui aurait mérité une plus grand attention, ou une muse peut être moins paresseuse et concernée par sa tache, et surtout une vrai envie d’en découdre ….

Désolé Mister Lordi, être déguisé c’est cool ! Pour faire peur au mieux à mamie, et encore, mais certainement pas suffisant pour intéresser durablement l’amateur de rock, à moins que celui ci ne s’adresse finalement qu’aux inconditionnel de l’eurovision, dont bien des ritournelles semblent particulièrement bien calibrées pour la prochaine édition … mou trop mou … suivant.