Les fans de Edu Falaschi connaissent déjà Almah qui était plus ou moins lors de son premier album en 2007 un projet solo où le chanteur s’était entouré de membres de Nightwish, Kamelot ou encore Stratovarius. Visiblement la dream team donnait plus sur le papier que sur la rondelle à insérer dans la platine. Toujours est-il qu’en peu de temps, de l’eau à coulé sous les ponts puisque n’étant plus occupé par Angra, Edu a décidé de transformer Almah en vrai groupe, recrutant cette fois-ci des musiciens bien de chez lui.

Si en dehors de Felipe (basse), qui nous vient lui aussi d’Angra, le reste du line-up est inconnu pour nous européens, on ne peut pas dire que Edu se soit trompé dans le choix de ses nouveaux partenaires musicaux. ‘Fragile equality’ nous présente en effet l’œuvre de musiciens inspirés et techniquement irréprochables. Les solos de Marcelo vont en scotcher plus d’un et si son confrère guitariste Paulo n’est pas aussi impressionnant sur ses parties solos, il est en revanche un guitariste rythmique hors pair! La section rythmique d’ailleurs assure grave elle aussi, mais bon les Brésiliens sont bien connus pour avoir le rythme dans la peau donc ce n’est guère surprenant.
Ce qui l’est par contre c’est l’intervention de rythmique un poil plus Thrash qui viennent parfois agrémenter le Heavy/Speed de Almah, voir même de courts blasts comme sait en incorporer Dragonforce dans ses compositions. Niveaux influences d’ailleurs on ratisse large, en partant de la Finlande et en redescendant vers l’Italie, avec un petit crochet au Royaume-Uni et en Allemagne. Tout cela pour dire que finalement Almah sonne plus européen qu’on aurait pu l’imaginer, même si une très légère touche brésilienne se fait parfois sentir.
Edu me donne ici l’impression de chanter de façon plus vraie, plus sincère, sans chercher tout le temps à se percher trop haut. Il faut dire qu’il n’a pas la pression ici qu’il a eu en arrivant chez Angra. Passer après dédé Matos étant un sacré challenge.
Techniquement donc vous l’aurez compris, tout ce petit monde est ici au top et le risque nous le connaissons tous dans ces cas là… Est ce que les compos restent saisissantes et entraînantes malgré tout? Hé bien OUI! Chaque pièce de cet album est un pur régal tant dans ses parties démonstratives musclées que dans ses mélodies qui se retiennent rapidement.

Ajoutez à tout cela une production purement jouissive et une pochette des plus belles et il devient difficile de cracher dans la soupe. Loin de révolutionner le genre, Almah nous offre pourtant avec ‘Fragile equality’ un album d’une grande classe comme on aurait aimé en entendre plus souvent ces derniers temps. Incontournable pour tout fan de Heavy/Speed (ou Power métal comme l’appellent nos amis américains) qui se respecte.