ISIS et JESU ont finalement trouvé des successeurs à leur style. VOIVOD doivent avoir quant eux l’impression de commencer à devenir vieux. Tout droit venu de Brooklyn, TOMBS débarque dans les bacs avec ce premier album « winter hours » signé chez RELAPSE. Le trio nous propose une revisite, avec une touche toujours un peu plus expérimentale et plus lourde, du Hardcore et du Metal. Le problème, c’est que pour arriver à convaincre ou faire preuve d’originalité dans ce style, cela devient de plus en plus dur tant la concurrence commence à se faire rude.

La mise en bouche se fait avec un « gossamer » relativement lent et lourd. Ce titre est relativement efficace pour une bonne entrée en matière. Le rythme quasi hypnotique de la batterie soutient une rythmique guitare blindée d’effets et une basse au son grossi par de la distorsion. Les parties chantées sonnent entre le guttural et le chant Hardcore. Bref, pour une entrée en matière, c’est plutôt efficace.

« Beneath the toxic jungle » se pointe en piste 3, après un très court interlude instrumental. TOMBS prend ici le contre-pied de « gossamer » avec un morceau beaucoup plus rapide. On pourrait se dire que ce qui fait l’esprit du style est justement sa lenteur et sa lourdeur. Pourtant, ce titre nous prouve exactement l’inverse. Tout en augmentant le tempo, le combo arrive à préserver pleinement l’ambiance ce qui témoigne d’une certaine maîtrise et une cohérence stylique.

Les autres titres de l’album s’articulent autours de cet esprit de lourdeur sans jamais vraiment lâcher prise. A noter tout de même de bons passages en son clair blindés encore une fois aux effets qui permettront à l’auditeur de se reposer un peu les oreilles de temps à autres.

Globalement l’album contient quelques bonnes approches, un certain renouvellement du style et une maîtrise certaine des ambiances. Tout est si cohérent qu’on écoute ce disque quasi d’une traite comme s’il s’agissait d’un album conceptuel. Maintenant, je pense que l’auditeur mal averti aura peut-être un peu de mal avec l’aspect répétitif et pesant que dégage ce premier album. A recommander aux fans et à ceux qui ont l’esprit large !