Dominance est un vétéran de la scène death italienne. Formé en 1992, le groupe n’a à son actif qu’un seul album enregistré en 1999, et les musiciens sous reviennent avec sous le bras un disque qui se veut être une réponse aux mastodontes ricains que sont Malovelent Creation, Suffocation ou Cannibal Corpse. Un programme qui fait saliver…

« Echoes Of Human Decay » est un disque qui me pose problème. Autant certaines réalisations sont immédiatement assimilables et accrocheuses (ou pas), autant certaines autres se montrent difficiles d’approche et, même après un bon paquet d’écoutes, sont plutôt dures à cerner. Pourtant le style de Dominance est clairement établi, le groupe joue du death métal, point barre, mais si certains morceaux me font immédiatement tilt à l’oreille, d’autres en revanche me gonflent royalement, notamment lorsque le groupe s’égarent sur des terrains plus mélodiques. Car en effet, bien que l’ossature des compos et les vocaux soient typiques du death US, le groupe picore par ici des riffs mélodiques très suédois dans l’âme, par là des passages purement black métal déroutants, le tout agrémenté de soli très technique et parfois fort surprenants. Et les enchaînements entre les différentes parties se montrent parfois un peu laborieux, ce qui donne finalement à cet album un petit côté bancal assez déplaisant. De plus, d’autres éléments jouent en la défaveur du groupe, tels les vocaux répétitifs, les constructions des morceaux vraiment classiques, le jeu du batteur très conventionnel et une production très moderne, sans relief, qui dote notamment la batterie d’un son très mécanique. Pas mal de défaut donc pour cet album qui, à mon goût, ne brille réellement que sur deux titres : le bon « The Siege » avec son surprenant solo rock n’roll et l’écrasant « The Temple Of Two Queens » au riffs costauds (argh, celui à 2’50) et qui démarre sur un très bon rythme lourd et saccadé. D’autres titres renferment eux aussi quelques passages intéressants, ce disque n’est donc pas un ratage complet, mais malgré le bon niveau technique des musiciens et les petites prises de risque courageuses, les défauts sont trop présents et l’écoute devient donc vite fatigante.

Non, Dominance n’a pas la carrure d’un Suffocation, et l’Italie renferme de bien meilleurs représentants du death métal. « Echoes Of Human Decay » ne dégage en fait aucune atmosphère particulière, un gros défaut pour un style musical qui se veut sombre et dérangeant. Sans être nul, cet album s’oublie donc très vite, on verra pour le prochain…