La Pologne et le métal extrême, c’est un peu une grande histoire d’amour. Strandhogg vient perpétuer cette longue tradition. Le groupe débuta au début de la décennie pour nous infliger 2 démos en 2003 et 2004, après un long moment de silence, les revoici de retour prêt à nous apprendre ce que les mots « mort » et « puanteur » veulent dire avec ce « Ritualistic Plague », leur premier album qui en tout bien, tout honneur trouve sa place dans le catalogue de chez Pagan Records.

La mort étant bel et bien le maître mot chez Strandhogg qui construit son univers et sa philosophie autour de celle-ci. La politique et la religion ne les intéressant pas, ne vous formalisez pas si je cite Ad Hominem pour vous situer musicalement où se situent ces polonais. Les deux groupes nous desservant une musique assez proche, c’est à dire (pour ceux qui ne connaissent pas), un Black métal brutal et très froid avec quelques passages et autres breaks frôlant le Death. Un véritable vent de violence sonore soutenu par une production assez monstrueuse s’abat donc sans relâche sur nos tympans, les accalmies se font rares et nous laissent tout juste le temps de reprendre notre souffle. La haine suinte de toutes parts que ce soit au niveau du chant, des riffs de guitares purement maléfiques, de cette basse claquante ou chaque note est frappée tel un coup de couteau, ou bien sur cette batterie aux blasts assassins et agrémentée d’un jeu de cymbales aussi étoffé que violent.

Certains jugeront la production trop propre, mais elle sied pourtant à merveille à ces riffs de guitares qui n’ont pas besoin d’être « cradifiés » pour vraiment sonner malsains. Difficile donc de résister à cet assaut de violence musicale presque gratuite quand on est amateur de métal extrême en général. Car Strandhogg fait parti de ces rares groupes de Black que même un amateur de Death est en mesure d’apprécier… fait suffisamment rare pour être souligné!
Si seulement 8 titres s’affichent au compteur de votre platine, vous ne rêvez pas, mais n’allez pas croire pour autant que cette œuvre soit celle de fainéants. Les structures sont très bien faites et malgré la brutalité de l’ensemble, on ne s’ennuie pas une seconde. Seule le dernier morceau vient « adoucir les mœurs » avec un Black plus lent contenant quelques arrangements symphoniques. Si le tempo est nettement inférieur au reste, l’esprit mortuaire lui est persistant.

Voilà donc un premier album, qui vient frapper très fort puisqu’il s’inscrit indéniablement comme l’une des meilleures productions Black métal de ce début d’année. Strandhogg est donc un nom à retenir et « Ritualistic Plague » un album que tout fan de métal extrême se doit d’écouter… Nul doute ne fait que bon nombre vont être conquis!