Age Of Agony, voici un groupe dont je n’attendais rien. Formation inconnue, logo pas recherché pour un sou, pochette des plus quelconques, rien de bien attirant à première vue pour cet album. Et comme je le remarque régulièrement, les bonnes surprises sont très souvent là où on ne les attend pas…

Cette formation hongroise a officié de 1995 à 2002 sous le nom de Silent Agony avant de changer de patronyme et de devenir, donc, Age Of Agony. S’en suit un premier album en 2005, passé royalement inaperçu chez nous, avant que ne déboule le présent « Folow The Way Of Hate ». Et quelle claque les z’amis ! Un death nerveux, direct, bien loin de la mouvance actuelle du death hyper technique. Les musiciens ne s’encombrent pas d’artifices, ça pète de début à la fin à grand coup de riffs simples et tranchants, le tout soutenu par des rythmes souvent rapides et des blasts à l’ancienne. Ca aurait pu paraître poussif, voir périmé, mais les zicos (qui ont de la bouteille faut dire) ont l’art et la manière de torcher des compos redoutablement efficaces. Puisque le plus simple est souvent de faire des comparaisons, disons que la musique du groupe découle directement des premiers Grave, Unlashed ou Massacre, mais avec des tempo plus élevés, comprenez donc que l’on nage en plein old school. La comparaison avec Massacre est évidente sur les mid tempo disséminés ça et là, les riffs casse-nuque casés au milieu des morceaux semblants sortis tout droit de « From Beyond ». Impossible de résister aux breaks explosifs de « In Defiance » ou de « The Silent Tomb » (bordel, ce riff à 3‘20 !), mes deux morceaux préférés, titres qui me téléportent à chaque écoute au début des années 90. Pour jouer de façon convaincante un death aussi old school, encore faut il avoir le feeling et la conviction qui vont avec, et de ce côté là, Age Of Agony n’a de leçon à recevoir de personne. Par ailleurs, cerise sur le Mc Do, le chanteur possède un timbre qui fait merveille, à mi chemin entre celui de Kam Lee (Massacre) et celui de Frank Mullen (Suffocation).

Alors oui, « Folow The Way To Hate » est pour moi un vrai coup de cœur, mais je suis certain que nombreux seront ceux qui trouveront la musique du combo dépassée et inintéressante. Je m’adresse donc aux amoureux du death brut de décoffrage qui faisait fureur il y a bientôt 20 ans (putain ça me rajeuni pas !) : cet album est une perle, avec des c…. grosses comme ça !