Fans de Morten Veland, approchez vous. Vous étiez fans de TRISTANIA avec une musique dark/black/doom avec un très net accent symphonique, le leader en quittant le groupe pour former SIRENIA a prit quelques risques. Les premiers albums étaient plutôt réussis mais voilà, au fil des années, il manque une âme, un soupçon de génie que le sieur possédait pourtant auparavant. Alors ce tout nouvel album va-t-il réconcilier les anciens fans de Tristania et ceux de Sirenia ?

Que de mieux d’ailleurs pour rebooster le groupe que de changer de chanteuse. Voici Ailyn l’espagnole, qui possède un joli brin de voix, mais ne vous y trompez pas, rien d’extraordinaire cependant. Un chant quelque peu classique dans le style, dommage car un chant moins formaté aurait été salvateur. Que dire de cet album de manière générale ? Et bien nous sommes ici encore (excusez l’expression) « le cul entre deux chaises ». C’est à la fois du metal « à chant féminin » comme il s’en fait trop souvent (business is business ? quand le label déclare que c’est un groupe pour les fans d’EVANESCENCE, on se pose des questions), mais aussi à la fois grandiloquent sur certains passages. Quel dommage que cet opus n’est pas une force symphonique plus dark/black. Le chant très moelleux de la chanteuse (voir « Lost in life ») en réalité ne sert pas les compos et l’album. Il faudrait un chant plus pêchu, plus rock ou carrément lyrique (Tarja où es-tu?). L’alternance plus flagrante avec un chant masculin pourrait d’ailleurs sauver l’ensemble. Pourquoi ne pas mettre carrément Morten au chant, cela sera parfait ! En fait, si vous enlevez le chant et une production parfois trop lisse, vous vous retrouvez avec un excellent album ! Le coté chœurs et symphonique sont présents une fois de plus, et auraient mérités de prendre d’avantage de place car de suite un titre devient vite majestueux voire grandiose.

Cet album est un bon album au sens large du terme. Les fans de Nightwish, Epica, Within temptation vont de suite accrocher. Mais il y a les déçus – comme moi – qui auraient préféré un chant moins convenu pour que la magie des compos symphoniques soit mieux mise en avant. Ce n’est pas la direction que Morten Veland veut apparemment prendre, dont acte. Je me résigne donc mais ce groupe a un tel potentiel que c’est assez rageant. Bien meilleur que « Nine Destinies and a Downfall », ce « The 13th Floor » reste donc bon, mais pas exceptionnel, et c’est cela qui reste frustrant quand on connait le talent du leader…