'to the death' ne peut résonner autrement qu'un crachat envoyé à la face du monde ! Earth Crisis est de retour et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne sont pas contents les 'Coreux' new-yorkais !
Après une longue période d'inactivité due en partie à de gros problèmes internes, ce nouvel album risque bien de relancer sévèrement la carrière déjà bien remplie de ces musiciens de talent. Voilà près de dix ans que les incantations de Karl Buechner (chant) résonne aux quatre coins du monde, prêchant à qui veut l'entendre la parole du militantisme 'straight edge' style de vie qui prône trois principes de bases fondamentaux à savoir consommation de drogue et alcool interdite, pas de sexe sans relation durable et qui au final s'établit à bien y réfléchir en opposition affirmée aux idéaux destructeurs du mouvement punk ! Des idées plutôt conservatrices qui se rapprochent par certains aspects de dogmes religieux bien connus.

Earth crisis se démarque donc de ses congénères de part ses prises de positions très affirmées et assumées, couplées à une musique des plus brutales, largement influencée par les rythmiques épileptiques du hardcore et la violence brute des riffs dénués de toutes mélodies inutiles. En effet seule l'énergie compte ! Et tant pis si la plupart des plans utilisés pourraient paraitre caricaturaux tant ils sont prévisibles sur bien des titres. La testostérones coule ici à flot et c'est bien la le principal, car en définitive Earth Crisis vit avant tout pour la scène. Il est facile d'imaginer ce que peut être un concert des américains ! Chaque composition de ce disque semble être écrite et faites pour elle, d'autant que la production abandonnée au talentueux Tue Madsen (Moonspell, Dark tranquillity, Dagoba) rend un hommage vibrant au dieu Puissance !!! La lourdeur des atmosphères, la rudesse du chant, le grain volontairement granuleux de la basse, ne laissent aucune chance à l'auditeur, et c'est en un peu moins d'une petite demi heure que le passage à tabac s'effectue !

Earth Crisis est de retour il va falloir en être pleinement conscient pour ne pas passer à coté de ce petit brulot sauvage dopé aux amphétamines, car si cet opus n'est pas un chef d'œuvre de technicité, une ode à la mélodie, à la mélancolie, à la beauté, il est en revanche un sacré bain de jouvence pour tous les révoltés de la terre, ceux qui pensent avec leur cœur plutôt qu'avec leur tête et qui il faut bien le reconnaître se sentent bien seuls.. « la violence n'est pas le but. La violence est le moyen » G. Franju .