Attention, cet album peut provoquer de sérieux dommages vertébraux !

Le ton est rapidement annoncé avec « Ingressus Regnum Spiritus » (rapidement traduit « le commencement du règne spirituel »), ce sont 35 minutes d’un black puissant qui vont nous emporter loin, très loin. L’opus s’ouvre donc avec une intro qui remplit sa mission à merveille. Otre son nom, qui aurait pu laisser présager quelque chose de pompeux, elle sonne comme les présages d’une bataille … Et mes amis, ce calme laisse place à la tempête ! « Pray » avec son riff lourd accentué d’un lead aussi percutant qu’émouvant ouvre le bal des festivités … Une batterie ultra puissante proposant des variations très intéressantes vient renforcer la cadence et justifie les premiers headbangs. S’en suit « Tellum scorpions » et plus aucun doute, nous sommes lancés au cœur du théâtre de l’ultra violence. Cependant quelque peu endommagée, à mon goût, par un solo guitare qui fait plus démonstration de branlage de manche que réel bonus ... bref, qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Et comme si nous doutions de la sensibilité des guitariste et bassiste, « Deviant nerve angelus » s’ouvre en acoustique, si si ; sorte de pont épique dont la présence vient juste nous rappeler, au cas où nous l’aurions oublié, que nous sommes en pleine guerre.
C’est comme ceci qu’arrive le duo le plus frénétique de l’album. Durant ces deux pistes, les seules secondes de répit sont celles sans blast, où la batterie continue tranquillement à la double son 120 à la triple croche, trop facile.
Tout a été calculé : riffs blacky-catchy, furieux jeu de batterie suffisamment rapide mais offrant des accalmies permettant au pauvre métaleu de stopper son diabolique headbang hélicoptère pour entamer le simple remuage de cheveux. A noter la présence poignante de cœurs sur « Through the cortex » (morceau d’ailleurs disponible en écoute sur leur myspace) qui reste indéniablement mon coup de cœur sur Tetra Karcist. Grand frère de « Daemons claw » (sur l’album Xes Haereticum), les belges ont ici réussi le coup de maître de mélanger des envolées quasi lyriques à un black puissant. La combinaison fonctionne à merveille et précisons que l’arrivée de Nornagest au chant remplace l’agassante voix propre à Sabathan. Emerge « The seven ensigns of creation », morceau mid tempo black typique, un peu vide entre deux compos aussi pleines. « Nox » arrive donc sur la pointe des pieds, et quelle pointure … Concentré émotionnel le plus intense de tout l’album, tout y est : cœurs, lead déchirant, acoustique torturé et puis cette batterie… un magicien opère derrière les fûts. « Vermin » vient fermer la marche des morceaux ultra vitaminés. Rappelant « Will to power » (Gorgoroth), « Antares » se pose sur la fin de Tetra Karcist comme (pas comme la cerise sur le gâteau impie) mais bien comme une balle de plus au milieu de ton crâne.

Seules l’intro et l’outro nous apportant un peu de calme, les huit autres pistes sont des machines de guerre : compos puissantes, musiciens de talent, production excellente, design acéré (réalisé par Valnoir, membre du CNK). La tournée avec Gorgoroth promet d’être grandiose. Un très bel album de black comme il ne s’en fait plus légion. Une suite logique à Xes Haereticum, incontestablement le plus abouti de leurs sept productions. A se procurer !