Nachtmystium, né en 2000 à Chicago – USA, est un groupe qui ne chôme pas et qui ne connait pas les RTT. Un petit coup d’œil à leur discographie, et nous pouvons observer pas moins de 15 cds à leur actif, en comptant demos, splits, lives, albums et EP. Pas mal en l’espace de 8 années. Et pour confirmer leur petit succès auprès des fans black (même si le groupe ne veut surtout pas – ou plus - être assimilé à la scène black metal), les américains nous délivrent leur nouvel album « Assassins », comme pour enfoncer le clou et prouver au monde entier qu’ils existent et qu’ils ont décidés de s’imposer. Et cela marche, le succès du groupe n’est que croissant…

Alors oui, le groupe a bel et bien débuté avec des titres black. Mais voilà, comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, le groupe amorce un virage aussi grand que lorsque le groupe Enslaved l’avait fait avec leur majestueux « Monumension », qui avait fait grincer quelques dents, mais qui avait également prouvé qu’un groupe black peut s’ouvrir à d’autres sonorités, prendre des risques et rester intègres, quitte à perdre quelques fans au passage. C’est surement le pari qu’a pris Nachtmystium, car ici, et ce même si nous avons toujours à faire à du black, de très nombreux passages et titres atmosphériques viennent s’intercaler, et nous plonger dans une ambiance d’une noirceur imparable par la même occasion. Je sens d’ici les fans du groupe purs et durs crier au secours, sur des titres aériens tels que le magistral « Seasick », avec 13 minutes d’émotions intenses. Solos de guitares, saxo, batterie hyper variée sous un tempo lent et une ligne de chant qui arrive sur le tard, bref un très grand moment qui aurait très bien pu se jouer en acoustique également. (Notons que l’utilisation du saxo dans un groupe de black avait déjà été fait avec CARPATHIAN FOREST, et je vous assure que c’est un grand moment). Oui, le coté progressif et ambiant arrive, et ce pour notre plus grand bonheur. Evidement le groupe propose aussi des titres sans piano, avec du black varié et recherché, tel « Ghosts of Grace » de toute beauté, et dont les parties de guitares restent en tète toute la journée. A noter l’apparition en batteur de session de Tony Laureano (ANGELCORPSE, NILE, DIMMU BORGIR). Entre titres rapides black et titres progressifs de toute beauté, le groupe oscille et on en vient à se demander une chose. Va-t-il prendre pour l’album suivant une orientation définitivement plus calme et prog, ou bien varier les genres et rester un pied dans la brutalité bestiale, et un pied dans l’ouverture musicale ?

Une seule conclusion à cette belle leçon musicale : un album trop court, et dont on voudrait qu’il ne s’arrête jamais, mais doté d’une production carrément énorme et d’un groupe au sommet de sa forme. Il serait tout à fait impardonnable de passer à coté de ce monument, qui pour moi est le coup de cœur de cet été 2008. Allez-vous franchir le pas et vous laisser tenter ?