Pile poil deux années après avoir sorti son premier album, « Servants Of The Unlight », les suédois de Demonical nous reviennent avec leur nouveau méfait, le bien nommé « Hellsworn ». Le nom du groupe et le titre de l’album sont clichesques à mort, la pochette est du même acabit, avant même de poser une oreille sur cette galette on comprend que l’on a à faire ici à une formation pas innovante pour un sou…

Pas innovante ne veut pas forcément dire moisie, et la talentueuse formation remet au goût du jour une recette vieille d’une bonne vingtaine d’années qui a fait ses preuves dans les marmites des meilleurs cuisiniers métal du monde entier. C’est de death suédois que l’on cause ici, du bon vieux death à l’ancienne, une musique primaire et bestiale bâtie à grands coups de riffs tronçonneuse et qui n’a qu’un seul objectif : assommer l’auditeur dès les premières secondes. Un album de cette trempe, c’est du pain bénit pour un chroniqueur, car il ne nécessite pas d’être disséqué pendant des plombes. Aucunes influences black, aucunes dérives vers tel ou tel style, pas le moindre gramme de heavy, c’est du death, point barre. Du death gras, du death qui colle au slip, un death qui tient parfaitement la route grâce à 4 ingrédients indispensables : des gros riffs baveux bien torchés, des vocaux puissants et glaireux, un batteur efficace qui va droit à l’essentiel (Ronnie Bergerståhl, actuellement chez Grave) et une production parfaite.

L’originalité n’est pas de mise, et la musique de Demonical fait immédiatement penser à deux monstres du death : Dismember et Entombed. Le style de riff, le son de gratte, les soli, tout est mis en œuvre pour que les compos sonnent 100% death suédois à l’ancienne. Un tel mimétisme aurait pu être un handicap, mais les musiciens sont suffisamment malins et expérimentés ( trois membres de Centinex sont présents) pour que les moreaux, très variés au niveau des tempo, vous accrochent l’oreille dès la première écoute.

Bien entendu, la portée d’un tel album est limitée et il est certain que ce disque, aussi sympathique soit-il, se ferra assez vite oublier. Néanmoins, Demonical, loin de la mouvance actuelle du death hyper technique, parvient avec un certain talent à rallumer la flamme d’un death au style reconnaissable entre mille. Nul doute que « Hellsworn » captivera les amateurs d’un death à l’ancienne, principalement ceux qui ont passé la trentaine, car je ne suis pas certain que les plus jeunes adhèrent à la démarche. A essayer dans tout les cas…