Ah tiens ?! Tim « Ripper » Owens, le chanteur parfois mal-aimé et mal aidé par des choix un peu étranges (vous avez dit Malmsteen ?!), sort un album solo, sous le nom…Tim « Ripper » Owens ! Alors on connaît bien évidemment les capacités assez étonnantes de ce vocaliste heavy dans la pure veine halfordienne (nécessairement puisqu’il a remplacé ce dernier au sein de Judas Priest est-il encore utile de le rappeler), mais qu’en est-il de ses aptitudes en tant que compositeur, puisqu’il a écrit et composé la majorité des 12 titres de « Play My Game » ? Eh bien, malgré tout l’attachement et le respect qu’on peut avoir pour ce grand chanteur, et pour tous les grands artistes qui l’accompagnent sur ce disque (citons entre autres les guitaristes Doug Aldrich de Whitesnake, Michael Wilton de Queensryche, les bassistes Billy Sheehan, Dave Ellefson, ex-Megadeth, ou les batteurs Simon Wright, ancien AC/DC et Dio, et Vinny Appice d’Heaven And Hell, du beau monde quoi !) il faut le reconnaître, c’est pas terrible tout ça…

Et j’ai envie de dire malheureusement, parce que la démarche du Ripper est assez simple et somme toute efficace à certains moments : envoyer du lourd, du gras, du bon gros rock suant qui tache. Et c’est donc dans une veine majoritairement heavy rock , et parfois heavy metal que Ripper nous emmène via cet album, à cent lieues du bijou metallique qu’est le premier l’album de son autre projet Beyond Fear sorti en 2006 (quid d’ailleurs de ce projet pourtant très prometteur ?). Opposition de style donc, mais également de qualité… Alors certes, les soli des guests sont époustouflants, et on a droit à quelques moments assez groovy, mais l’essentiel de l’album reste fade, sans réelle personnalité, si ce n’est la voix de Ripper, qui n’utilise malheureusement pas un quart de toutes ses capacités hors du commun, et qui s’enferme dans un chant monotone quasiment sans harmonies et peu original (toujours ces vibrato en fin de phrase, toujours plus ou moins la même fréquence de chant, un peu lassant à force) alors que le bonhomme en a dans le sac, et il suffit d’écouter ses anciennes réalisations avec Iced Earth, Judas Piest ou Beyond Fear pour se convaincre de son talent. Mid tempo langoureux sur la majorité des titres, riffs simplistes de disto graisseuse peu originaux, et textes vraiment pas recherchés, c’est ce qu’on retient principalement de « Play My Game », avec en prime quelques "expériences" un peu douteuses ("The Light", première moitié de "The Shadows Are Alive").
Certains titres sont tout de même là pour rattraper un peu le coup, comme "The Cover Up"et "Death Race", la seconde moitié cette fois-ci de "The Shadows Are Alive", étrangement les titres les plus heavy sur lesquels Ripper se lâche un peu plus, ou encore "The World Is Blind", assez intéressant.

Conclusion : déception pour ma part, qui apprécie et admire le talent de l’Américain, qui n’est pas mis entièrement à contribution sur ce disque par des compositions qui ne sont tout simplement pas à la hauteur. Dommage, en espérant un retour plus convainquant avec Beyond Fear pourquoi pas ?!