Cette fois-ci le death nous vient du Nord de la France et répond au doux nom de DEVIANT SURGEONS. Après 8 années d'expériences chirurgicales dans une musique perverse et morbide, les Boulonnais nous servent leur premier album autoproduit "Venomous - The Demondome Symphony". Bien sûr ils nous avaient déjà fait saliver avec une première démo en 2003 et un MCD 4 titres en 2006 "Symptomes Of Carnage". Alors cette fois-ci, est-ce la bonne, le bon départ pour une formation qui ravage les scènes de France et de Navarre depuis longtemps ? Réponse tout de suite avec une chronique effectuée scalpel en main.

Si leur précèdent opus 4 titres s'était révélé quelque peu brouillon à certains passages, ici avec l'album "Venomous", tout est déjà plus net et c'est tant mieux. le gros brutal death est de plus en plus pervers avec des plans de guitare assez tordus à la Dillinger Escape Plan, et c'est bien savoureux d'entrée de jeu. Car la précision chirurgicale est devenue une arme redoutable dans les mains des Boulonnais. La voix carverneuse s'aventure aussi dans une variété modulable de cordes (vocales) bien senties. Si les tempos lourds nous font penser à Immolation ou Dying Foetus, les envolées grindcore nous renvoient dans des déluges sonores rapides que ne renierait pas Benighted ou même Aborted dans son "Archaïc Abattoir".
Ce qui démarque un peu Deviant Surgeons de groupes cités, c'est une certaine variété d'ambiances lugubres, malsaines et perverses qui nous fait apprécier le propos sur la longueur. Aucune lassitude donc à l'écoute des 35 minutes de la galette où les idées fusent dans tous les sens avec des ruptures de rythme incessantes et surtout placées au bon moment dans leurs compositions. Avec ce nouveau méfait le groupe Français place la barre encore un peu plus haut dans le métal extrème hexagonal, il n'y a pas photo.

"Venomous - The Demondome Symphony" s'adresse à tous les amoureux de gros riffs qui tuent, mais à petit feu avec des raffinements de salles d'opération où l'on aurait oublié de vous anesthésier avant de vous disséquer. Donc si vous êtes un peu "maso" dans le style, ne ratez pas cette nouvelle oeuvre pour des jouissances morbides, mais de toute façon musicales.