Le groupe IWRESTLEDABEARONCE a su trouver le nom parfait pour représenter leur musique complètement barrée (« I wreslted a bear once » veut à peu près dire « j’ai flanqué une raclée à un ours une fois »!) !
En effet ces six jeunes frappadingues œuvrent dans un style pour le moins étrange, et parfaitement inqualifiable en soi. Pas étonnant, puisque se rencontrent sans transition aucune dans les morceaux de ce premier album les blasts furieux du death, la puissance du hardcore, la frénésie du grindcore, le velouté du metal atmosphérique, les tics metalcoriens, la folie du jazz, l’innocence du rockabilly, le tout surplombé par moments d’une petite touche… techno (qui gâche un peu tout selon moi), sans oublier les parties mielleuses de claviers!
Un cocktail qui à vue d’œil peut sembler être du « nimportn’nawak » dans toute sa splendeur, mais qui étrangement colle plutôt bien quand nos gaillards s’y attèlent.
Les membres du groupent peuvent jouer sur leur virtuosité, malgré leur jeune âge, pour enchaîner les plans tous aussi bizarroïdes que techniques les uns que les autres, avec ressent-on pour but de surprendre riff après riff, tant tout est étrange dans cette musique. La voix de la chanteuse Krysta Cameron (oui oui, c’est une fille !) oscille entre un chant mélodique limite mélancolique dans ses harmonies, et un chant hurlé criard assez phénoménal, qui est utilisé la plupart du temps dans les compositions. Même si ce n’est pas la première chanteuse à exercer dans ce registre, les messieurs virils aux voix caverneuses peuvent ici sans problème en prendre de la graine, car la petite maîtrise avec brio son organe, et le résultat est il faut le dire assez hallucinant !
Cependant, si le talent est au rendez-vous, l’album est par moments indigeste, tant le mélange des genres est fouillé à l’extrême. Il en devient donc incohérent, et on passe de l’effet de surprise ma foi fort plaisant à l’incompréhension la plus totale qui nous oblige à opter pour un petit temps mort, de peur de devenir complètement cinglé !

La production sonore est impeccable (petit passage au studio de Ross Robinson, qui s’est occupé de Slipknot), et l’artwork de la pochette reflète également à merveille ce groupe : un melting-pot de tout et n’importe quoi, mais maîtrisé au poil ! A noter que, tout comme la musique, l’ambiance visuelle du groupe est très spéciale, surtout pour un groupe de « metal »... Bref, c’est une affaire de goût : certains fustigeront ce manque de cohérence, cette excentricité, pendant que d’autres crieront au génie ! Un groupe atypique à suivre, rien que pour… ben, on ne sait pas, mais on suit quand même !