12 ans d'existence, sept albums, deux splits avec Heaven shall burn, un ep, et enfin le petit dernier fraichement débarqué en cette fin d'été, " say hello to tragedy " ! Avec un nom pareil en guise de présentation, Caliban indique définitivement la couleur de ce à quoi nous devons nous attendre une fois la galette metallique insérée dans le lecteur ! À savoir du metalcore qui respecte à la lettre les codes et coutumes du genre, sans jamais se détourner de sa mission première, cogner là où ça fait mal, en faisant le moins de trace négative possible aussi bien dans la qualité toute chirurgicale des titres que dans la production ultra moderne de l'ensemble !

Il faut bien reconnaître que de ce coté là Caliban ne fait pas dans la demi mesure, articulant tout son album dans le rapport parfois contre nature que peut entretenir le beau avec le laid, mélangeant sans retenue des ambiances très oppressives et directes à des idées finalement moins colériques mais plus orientées vers la tempérance, et la prise de recul nécessaire suite à un affrontement, aussi bien physique que verbal ; le tout mis en image ou plutôt en musique par des guitaristes très inspirés et redoutables pour asséner des riffs malsains là où il faut et surtout quand il le faut ! Le tout est soutenu par une section rythmique à qui l'on pourrait décerner sans peine le prix de l'endurance ! Patrick Gruen (batterie) est disons le un véritable extra terrestre dans son style ! Aussi à l'aise dans les passages rapides que dans les parties plus orientées 'feeling' atmosphérique, celui-ci impressionne et prouve qu'il est à l'heure actuelle un des meilleurs batteurs de la scène, tout simplement. Cela dit, il existe quand même un petit bémol à cette avalanche de compliments, car si l'aspect technique n'est pas et ne peut être remis en cause, il est impossible de passer sous silence le manque certain de folie et de danger que devrait procurer tout bon album de metal qui se respecte ! Tout est trop prévisible, et si l'effet de surprise suite à l'excellent premier titre en ouverture qu'est '24 years' lors de la première écoute reste très agréable il n'en reste pas moins qu' une fois le 'choc' passé, il ne ressort plus grand chose à se mettre sous la dent par la suite .

'say hello to tragedy' n'est pas mauvais, il s'écoute avec plaisir, mais ne propose rien d'autre qu'un bon défouloir après une sale journée, un intérêt très éphémère, certes mais qui mérite largement d'avoir sa place dans votre discothèque si aucune priorité financière ne vous accable et si surtout vous n'appréciez pas spécialement le monde qui vous entoure. À méditer.