Scandinavie, Europe, Etats Unis, la vague post métal a traversé toutes la grande patries sièges traditionnels des musiques underground. Moins calculé, moins codifié que d'autres styles de métal, le post rock/post core souvent réservé à l'underground se développe, mettant en valeur une nouvelle génération de musiciens créatifs et spontanés et surtout, jouant avec leur tripes.
Dans la famille des artistes utilisant leurs propres boyaux comme cordes de guitares voici donc The Atlas Moth, groupe US original qui véritablement, joue de la musique d'une façon simple : directe, et vraie.

« Vraie musique »? y aurait il donc de la « fausse musique »? assurément, les exemples ne manquent pas pour établir un catalogue de groupes calculant longtemps à l'avance leurs sonorités pour un rendu qui « plaise ». Au contraire, The Atlas Moth laisse parler son inspiration pour la faire rejaillir à l'état brut sur A glorified piece of blue-sky. L'album ne manque ainsi ni d'accroches, ni de tranchant, libérant progressivement son sludge torturé où dominent deux voix ultra raclées/saturés. L'alternance des timbres graves/aigus a effectivement de quoi faire pâlir aussi bien les chanteurs de death que de black, mis à part le fait que sur cet album, il n'y a ni death, ni black...ni franchement aucun autre détermination stylistique particulière. Une seule tendance : un tempo lent. Pour le reste, tout n'est que perpétuel changement. Variations de rythme, guitares pouvant se faire lourdes à très lourdes puis très mélodiques, les compositions se transforment, la pesanteur contrastant avec des dominantes plus planantes (« Jump Room to Orion »), place à l'expérimentation appuyée par un bel aspect progressif (« One among the wheat fields ») et psychédélique qui devrait en torturer plus d'un.

The Atlas Moth aurait il fait le choix d'une production sonore également brute de décoffrage? Certes, le degré abrasif du disque n'en est que plus mis en valeur, cependant, les impressions de purée sonore et de chant hurlé dans un tuyau restent à l'esprit. Une chose est sûre, les musiciens mettent du cœur à l'ouvrage et jouent de toutes leurs forces et de toute leur âme, de quoi à en finir aphone.
L'effet ne devrait en être que plus prenant encore sur scène, mais en attendant de voir les américains dans nos salles européennes, "A glorified piece of blue-sky" est une bonne découverte pour faire patienter la famille du sludge qui s'élargit.