L’exercice de la reprise est toujours assez ardu, voire même casse-gueule. Mais qu’est-ce qui peut bien motiver les groupes qui n’ont plus rien à prouver à mettre leur griffe sur des morceaux qui vivent déjà leur petit bonhomme de chemin par ailleurs ? L’évasion ? L’envie de parodier ? Exhumer du formol des titres qui leur sont chers ? Dénaphtaliser des classiques ? Confesser son penchant inavouable pour des compositions oubliées ? Tout cela à la fois ?
Enfin bref, dans ces conditions, il faut bien admettre qu’il est plutôt difficile de conquérir le public qui vous écoute, surtout quand vous rejouez pas moins de 17 morceaux provenant d’horizons particulièrement différents (des Ramones à Britney Spears en passant par Sepultura ou Trust….vous voyez le genre ?)

Je serai direct : La curiosité est au rendez-vous, tant on espère que COB marquera de leur sceau quelques grands classiques, mais c’est l’indigestion qui prédomine, semblable à un banquet de mariage auquel on va avec des pieds de plombs. On voudrait s’y amuser, se régaler, mais en fait on se gave, on n’en peut plus, on veut quitter la table….
Car attaquer le disque par une sorte de Shane Mac Gowan qui aurait avalé trop de metal étant petit (sur une reprise de Creedence Clearwater Revival), passe encore, c’est rigolo, mais enquiller le meilleur (Les Ramones« Somebody put something in my drink », fidèle et respecteux ; Sepultura « Mass Hypnosis », inspiré, Billy Idol « Rebel yell », choix étonnant mais agréable) avec le pire (la palme d’or revenant à Britney Spears, « oops I did it again », absolument sans intérêt, ne valant même pas le crachat qui entame pourtant le morceau , mais aussi plein d’autres titres tout autant insipides jalonnant cet « album », notamment la reprise de Pat Benatar), là c’est risqué,courageux mais… ça ne passe pas.
Les soli techniques continuent d’abonder, certaines libertés salvatrices sont d’ailleurs prises dans ce domaine (le « Silent Scream » de Slayer est, à ce titre, délectable), mais à part ça, qu’est-ce qui pourrait bien faire qu’on ait envie de se passer ce cd en boucle ? A mes oreilles, franchement… rien.
Sur la base d’un choix drastique,un EP 6 titres aurait pourtant tellement suffi ( on aurait pu y retrouver avec plaisir le « Aces high » de la Vierge de Fer ou le « Antisocial » de Trust version Anthrax par exemple), mais non, pas là, dommage pour cette fois-ci les gars, bien essayé….