Retrouver « No stranger to danger » de Laaz Rockit en 2010 a la même valeur qu'un fossile de brontosaure dégagé à la brosse à dent dans un couloir de métro marseillais : une découverte archéologique à laquelle personne ne croit. Et pourtant revoilà sur les platines le deuxième album d'un groupe dont le nom fera froncer les sourcils des plus jeunes mais qui ne manquera pas d'exciter les vieux de la vieille du métal ayant vécu l'age d'or des années 80 et qui d'ailleurs, possèdent déjà le disque depuis longtemps...en vinyl, dans sa pochette d'origine, bien entendu.

En ce temps là croissait les fougères arborescentes en toute liberté, et les premiers insectes venaient de faire leur apparition. Bon, il ne faut tout de même pas exagérer, en 1985, il y avait tout de même l'électricité et l'eau courante, ainsi qu'une grosse scène de heavy et de thrash métal. Personne ne pourra donc en vouloir à Laaz Rockit d'être un peu passé en second plan derrière les monstres de Maiden, Megadeth, ou autre Slayer. Quoiqu'il en soit, le simple fait de regarder la pochette de « No Stranger to danger » et le look de musiciens aux choucroutes capillaire et costumes cuir façon Mad Max engendre un bel élan de nostalgie. Que dire alors quand résonne « Dreams Die Hard » et sa basse typique du son Iron Maiden?
Les couleurs de la tapisserie changent, la mégane redevient R5, les cd se métamorphosent en cassettes, la télécommande de la télévision disparaît...le son de toute une époque rejailli! Entre heavy et composition thrash pur jus (« Backbreaker », Wrecking machine ») Laaz Rockit ne délaisse aucuns éléments typiques du genre pour un résultat sonnant aujourd'hui admirablement kitch. Chant avec résonance pour l'aspect théâtral, jeu de batterie invariable, traditionnels solos, fin de titres en fondu, et bien sûr, la simili ballade (« Spared from fire ») tout y est. Laaz Rockit vivait avec son temps produisait une musique simple, directe, efficace. Qui pourrait dire que « Backbreaker » n'aurait pas sa place sur un disque regroupant les meilleurs titres de thrash? Cependant, il est facilement concevable que la grosse influence rock/glam présente sur « No Stranger to danger » puisse déconcerter les purs thrashers, tout comme le chant oscillant plus souvent vers des tonalités heavy.

Sans posséder le version originale, difficile de juger des éventuels changement sonore apportés sur cette réédition. Le disque s'agrémente ici de deux bonus live (« Erased » et « Prelude ») 10 minutes supplémentaire de thrash, du vrai. A la croisée de plusieurs styles en vogue dans les années 80, « No stranger to danger » s'affirme comme un album très représentatif d'une époque, idéal pour effectuer un bon retour aux sources pour les nostalgiques, et pour un bon voyage découverte pour les plus jeunes.