The Militants. Ce nom ne vous évoque rien et c’est normal, ce combo américain est encore totalement inconnu et 100% underground. Pourtant, il existe déjà depuis quinze ans, et « One Nation Under Death » est leur cinquième opus. The Militants a été formé, en effet, en 1994 en Californie, à Chatsworth, et donne dans un thrash assez old school, avec quelques touches hardcore. Le dernier album éponyme du groupe avant celui-ci date de 2003, le groupe a donc mis du temps avant d’accoucher de ce CD. Distribuée par le label indépendant Morpheus Records, cette nouvelle galette est-elle la porte de sortie des Militants pour enfin se faire connaître ?

Pour commencer, ce ne sera pas au niveau de la production que « One Nation Under Death » réussira à se départager et à se faire diffuser à grande échelle. L’album est auto-produit, certes, mais il n‘empêche que le son est très imparfait. Cela donne en tout cas un grand cachet underground à la galette, et ce ,du début à la fin. Dès le premier morceau, « Bullet Speed», on ressent toute la technique développée par le groupe, avec des plans de guitare plutôt sympathiques à l’écoute (ces quelques petits sweepings sur « Crack in the Earth », ou ces riffs sur « Time Does Not Heal ») et une batterie sans faille. Mais le tout est très rigide et sans la moindre émotion, que ce soit pour le chant screamé de Charlie Z, ou pour le solo vers la fin du morceau. Le deuxième titre, « O’Spirited », s’enchaîne au premier, sans laisser un instant de répit à l‘auditeur. C’est, au final, un des plus gros défauts de cet album et de ses rythmes rapides, de la première à la dernière note. Les plans de guitare s’emboîtent sans se compléter et ce qui s’en dégage est très froid. On donnera néanmoins un bon point à la chanson « Snake Versus God », plus lente et aux riffs intéressants. Avec un son meilleur, on aurait sans doute pu mieux profiter du tout. La galette durant moins d’une demi heure, on n’aura pas le temps de s’étendre dessus.

Beaucoup de critiques. J’en oublierais presque les qualités des Militants, car, oui, ils en ont tout de même à la pelle. On a droit à des passages techniquement très intéressants et à des morceaux efficaces et parfois même entraînants. Espérons pour eux qu’ils réussiront à percer et à obtenir un meilleur son sur le prochain album. Mais, pour toucher, il faut au moins un peu d’émotion, ce qui n’est pas le moins du monde revendiqué par The Militants. A écouter pour les adorateurs de Thrash ultra old school, sinon, passez votre chemin.