Jeune groupe espagnol, ADM nous arrive enfin en France avec son premier MCD sous le bras, et quatre titres dont il faudra faire preuve de beaucoup d’ouverture d’esprit - et musicale - pour faire tourner en boucle chez soi, ce petit joyau.
Heureusement, pas d’accent espagnol dans le chant anglais du chanteur, qui possède une voix claire et un peu passe-partout, quand il s’échappe dans les aigues c’est un peu limite, il faudra encore plus de maturité vocale pour nous convaincre totalement. Les compos elles sont la bonne surprise et découverte puisque l’on est plongé littéralement dans une musicale personnelle et consistante, et ce dans un registre difficile : le progressif. Étiquette parfois un peu fourre tout, ici il est plus question de touches rock/jazz/funky que du progressif heavy/hard. Sur le troisième titre (le plus violent et metal core) nous avons même des accents de hip-hop, c’est pour dire que la gamme musicale est large, mais pourtant si cohérente, si captivante. La technique passe assez inaperçue pour l’auditeur lambda qui ne verra pas d’arpèges incessants, mais quand on écoute attentivement les protagonistes, on sent évidement le gros travail derrière, surtout coté basse. Pour finir en douceur, le dernier titre délivre quelques notes au piano, pour faire retomber la pression. Nous dirons donc que seuls trois réel titres composent cet EP qui est court, beaucoup trop court ! Coté production, malgré un design/artwork inexistant et jouant sur la typo plus que sur le visuel graphique, c’est un mini album de très bonne facture coté mixage, tout est pro.

Merci bien pour cet amuse bouche, mais il est grand temps désormais de passer aux choses sérieuses, avec un album digne de ce nom, et je n’en doute même pas un seul instant, qui sera énorme, vu la qualité des compos présentées ici. Surtout ne changez rien, prenez juste de la bouteille, et continuez dans cette voie si intéressante…A suivre avec intérêt !