Il aura fallu finalement peu de temps à Deville, jeunes trublions suèdois jouant du Stoner rock pour sortir de son chapeau son deuxième album 'Hail the black sky' ! Si leur première livraison 'Come heavy sleep' avait réussi à marquer les esprits amateur de rock'n'roll bien membrés, il y a fort à parier que celui ci risque d'en décevoir plus d'un. En effet, nos amis nordiques ont opéré un léger changement dans leur façon d'appréhender leur musique en y ajoutant quelques touches de finesse et surtout une production moins typée, moins métallique, tout simplement plus rock ! La conséquence de cette nouvelle orientation est de rendre les guitares plus aussi incisives et rocailleuses que par le passé, la rythmique moins rentre dedans et légèrement en retrait, et le chant d'Andreas Bengtsson un chouilla poussif et pas vraiment dès plus inspiré, limite juste par instant et qui n'incite pas forcément à poursuivre l'aventure plus en avant.
D'autant qu'il aurait été bon, l'expérience aidant de s'écarter encore un peu plus des influences plus que marquées de Kyuss ou Queen of stone Age, déjà bien présentes sur le premier opus, et qui si elles pouvaient passer pour des erreurs de jeunesse il y a deux ans , deviennent ici plutôt gênantes, et révélatrices d'un manque certain de personnalité ! L'univers que dessine Deville se voudrait en adéquation avec les grandes étendues désertiques, chaudes, sèches comme un coup de trique, et pourtant il n'en ressort qu'une sensation de fatigue, de mollesse qui n'a que peu de choses à voir avec l'infini sauvagerie d'une chaleur intense. Seul un éclair de génie vient en fin d'album mettre un petit coup de pied dans la fourmilière avec le très bon 'Through the blade' pavé monolithique de quelques minutes mais qui nous fait amèrement regretter d'avoir du avaler autant de médiocrité pour atteindre cet oasis ! Une petite déception donc, d'autant que le potentiel de Deville est bien là, caché sous un manque certain de confiance, une plus grande prise de risque serait nécessaire, pour casser définitivement cette image de formation sous influence !

'Hail the black Sky ' n'a pas vocation à rendre son écoute des plus compliquées. Plutôt direct dans sa construction, il n'en reste pas moins inefficace dans sa volonté de dépeindre des émotions, le tout sonne bien trop plat et sans relief à tel point que l'on pourrait se surprendre à esquisser un petit bâillement en début d'écoute et s'endormir carrément une fois la dernière note jouée... Il va falloir en donner plus pour confirmer que oui Deville a bien sa place dans la division supérieure.