Des guerriers en cottes de mailles et épées flambantes neuves? Etrange! À croire que certains ont évité la bataille pour aller se cacher dans les bois. Si personne n'ose affirmer que Siefried sont des couards, force est de constater que peu de faits d'armes sont à inscrire au crédit de ce groupe depuis sa formation en 2000. En dix ans? 3 albums passés complètement sous silence, bien à raison si ceux ci sont du niveau de « Nibelung ».

Hardis compagnons, il vous faudra effectivement faire preuve de courage pour venir à bout de « Nibelung », un disque estampillé « epic metal » visiblement pour des besoins de marketing, le son synthétique omniprésent de trompe guerrière incitant plus à la débâcle qu'au combat au corps à corps. Noyé dans le synthé, Siegfried propose un mélange de métal symphonique peu inspiré, aux structures imbriquées les unes dans les autres avec un stupéfiant manque de cohérence. Cassures de rythme au plus mauvais moment, guitares anti mélodiques au possible, vocaux apparaissant de ci de là comme tombés de la lune, les musiciens auraient ils enregistré le disque chacun de leur coté sans mixage final ? Si le groupe met en évidence la présence de l'ancienne chanteuse d'Elis et de Dreams of Sanity, sa voix est utilisée de la pire manière possible, la palme du désastre étant cependant attribuée sans contestation possible aux chants masculins dont les coassements et autres growls surprenants font froncer les sourcils à en provoquer un décollement capillaire. Le pharynx humain est parfois capables de sonorités étonnantes...et catastrophiques.
L'album s'embourbe progressivement dans un méli mélo de sons, de chœurs, de voix des plus incompréhensibles et indigestes. Plutôt drôle à écouter si appréhendé de la même manière qu'un visionage de film de série Z, Nibelung indique à Siegfried qu'il est grand temps de tout reprendre depuis les bases et de remettre les pendules à l'heure, vite.