Je dois t’avouer, cher ami lecteur, qu’à la première écoute de ce « something’s dripping » des suédois de Bonafide je n’avais pas vraiment accroché. Et pour cause : la musique pratiquée par le quatuor ressemble furieusement à celle d’AC/DC. Il est vrai, qu’on assiste en ce moment à un revival hard rock dans la droite lignée des frères Young mais franchement, avec Airbourne on aurait pu trouver ça suffisant ! Pourtant…

M’imaginant déjà rédiger une chronique peu élogieuse en criant au plagiat éhonté, je renfourne l’album dans mon lecteur en bon chroniqueur consciencieux mais peu enthousiaste. Effectivement, les premières notes ne laissent pas de place au doute, nos amis n’ont franchement rien d’original. Pas de surprise au menu, rien que du bon vieux hard rock à l’ancienne, tout est prévisible jusqu’au moindre break de batterie. Mais, si on navigue en terrain connu, le tout est joué avec tant de conviction que les titres en deviennent sympathiques ! On finit même par se surprendre à entonner quelques uns des refrains les plus refrains accrocheurs de l’album comme celui de « Dog »ou encore « Dirt Bomb ». Les soli de guitare imaginatifs, bien que fortement inspirés de ceux d’Angus, sonnent particulièrement bien ! Le chant rocailleux de Pontus Snibb colle tout à fait au style, ce dernier renforçant l’aspect destroy et rock n’roll de l’ensemble grâce à l’utilisation de chœurs aussi nombreux que bienvenus.
Claire et dynamique, la production de chez Musicmatic (Millencollin ou encore The Hellacopters) n’oublie personne et fonctionne parfaitement, rendant l’écoute de ce « Something’dripping » des plus agréables.

Pas originaux pour deux sous, les Bonafide assument sans le moindre complexe leurs influences (AC/DC en première ligne) sans jamais rien renier. Bien qu’un peu dérangeant au début, cet aspect passe très vite au second plan. Les morceaux énergiques et la sincérité du groupe auront raison des réticences de certains amateurs du genre. Quant aux autres, rien ici ne sera de nature à leur faire changer d’avis.