Loin d’être inintéressants, les franciliens de Krashtest pratiquent un métal énergique et varié qui, s’il emprunte une grande partie de son cahier des charges à Meshuggah, ne saurait s’en tenir à une définition aussi réductrice.

Il est vrai que les références au combo suédois sont nombreuses, et les mosh parts ici se taillent la part du lion. Energiques, groovy, puissantes, elles ne manqueront pas de séduire nombre de chevelus adeptes du genre. Cela dit, Meshuggah n’étant pas la seule influence du groupe, comme c’est trop souvent le cas, nous auront droit ici, à un peu plus qu’un simple enchainement de riffs épileptiques. Pour la plupart bien sentis, ces derniers empruntent autant au stoner et au hardcore qu’à la vague de métal moderne initiée par les suédois.
Mais, s’ils savent se faire violents, les Krashtest puisent également leur source d’inspiration dans d’autres styles plus finauds comme le jazz ou encore le rock psychédélique ou progressif des années 70. A ce titre, on notera la présence sur de nombreux morceaux, d’instruments comme le saxophone, l’orgue ou encore la darbouka, qui apportent à l’ensemble une originalité des plus agréable, le groupe allant même jusqu’à nous gratifier de quelques interludes softs franchement bienvenus. Le chant, en revanche, n’a rien d’exceptionnel et peut même s’avérer irritant à la longue, tant il est répétitif et affublé d’un effet de distorsion quasi-permanent, qu’on aurait sans doute préféré plus ponctuel. Il faut dire que la production n’est pas vraiment le meilleur atout de ce « Neverending Boxes », car, si elle sait mettre en valeur de par sa finesse, les passages calmes, elle s’avère cependant totalement inadaptée lors des plus violents. Beaucoup trop poussée dans les mediums, elle manque de rondeur lors des moments les plus agressifs et en minimise considérablement l’impact, rendant parfois l’ensemble assez brouillon.

En somme, Krashtest accouche ici, d’un album riche, intéressant et travaillé, bien que mal desservi par une production trop légère au regard de l’énergie des compositions. On peut toutefois, reconnaître un effort d’originalité, plus que bienvenu de la part d’un combo évoluant dans un style souvent trop balisé.
Reste à les voir sur scène, où sans nul doute, ils ne manqueront pas de tirer leur épingle du jeu.