Ce groupe Américain nommé Mastermind, à la discographie qui en ferait pâlir plus d’un, n’est pourtant pas plus connu que ça…du moins dans nos contrées Françaises ! Composé d’une formation classique comme la plupart des groupes de prog, basse, batterie, guitare, clavier et chant, le combo nous propose une musique posée, tranquille, enivrante, un métal prog certes technique mais vraiment calme et envolé, un peu comme savent le faire des groupes comme Riverside ou encore Everon…et ça correspond très bien avec la voix tantôt grave, tantôt aiguë et légèrement éraillée sur certains passages de Tracy Mcshane.

Ce premier véritable album (puisqu’ils n’ont jusqu’à présent sortis que des EP, démos ou albums autoproduits pendant tout de même plusieurs années), signé sur le label LionMusic, qui se nomme « Insomnia », possède de bons et mauvais côtés. Commençons par les bons, en parlant notamment des morceaux en eux-mêmes et des idées proposées. Les riffs sont sympas, il y a de très bons solos de gratte ou de clavier, les refrains sont plutôt prenants comme sur « Piggy world » par exemple, l’ambiance assez orientale sur mid-tempo de « Broken » donne un peu de variation à cet album. Le titre suivant « Night flier » nous emmène dans un univers totalement différent de ce qu’on a pu entendre jusqu’à présent…en effet, ce morceau fondé sur une base jazzy, est un instrumental où les solis de guitares répondent à ceux des claviers, un solo de batterie vers le milieu et puis la suite qui nous fait étrangement penser à du Rush (sous ses meilleurs jours !!), très surprenant après ce que l’on a écouté précédemment ! Mais mis à part ce morceau (qui à lui seul pourrait rameuter les vrais progueux !), peut-on réellement parler de métal prog ? Les titres sont relativement courts et il n’y a pas tant de changement de tempos ou de rythmes, les structures sont plutôt très classiques, alors que quand on est fan de prog on aime que ça change, que ça surprenne, ici, pas trop de surprises… ! Et on arrive au dernier morceau d’Insomnia : un titre de plus de 9 minutes ! enfin ! on s’attend donc à du pur prog…mais ça commence très,… trop tranquillement, la berceuse de l’album ??... et bien oui, on s’ennuie fermement en écoutant ce morceau, malgré quelques solos qui rappellent du Pink Floyd, mais sans ça c’est un morceau long, trop long…vraiment rengaine, dommage que l’on termine le disque sur une mauvaise impression !

Mastermind n’est donc pas Riverside ou Rush, loin de là, certes, les musiciens sont appliqués, le son est moyennement bon (pas de la grande production non plus) et on se demande alors ce qu’il y a sur « tous » ces albums précédents ?? n’auraient ils pas mieux fait de se consacrer à un seul et unique disque et y mettre le meilleur, plutôt que d’en enregistrer à foison et être à court d’idées ?? c’est surement leur souhait de fonctionner de la sorte…mais la réponse, c’est les acquéreurs du disque qui la trouveront, je ne pense pas que les fans de métal progressif apprécieront cet album à sa juste valeur, à la limite, ceux qui sont en quête d’émotion ou de métal planant à voix féminine peuvent se procurer cette galette, pour les autres, il va falloir attendre les sorties du prochain Riverside ou autres Pain of salvation par exemple !!