Réunissez BST (ABORTED, AOSOTH), Daniel Wilding (ABORTED), James McIlroy (CRADLE OF FILTH) et Peter Benjamin (AKERCOCKE), et vous obtiendrez un « super-groupe » de black-death métal THE ORDER OF APOLLYON qui nous sort de ses entrailles un premier opus, très “orthodoxe” dans le style, s’intitulant « The Flesh ». Rajoutez des membres de KEEP OF KALESSIN et de ANTAEUS ayant participé en guest à l’enregistrement et vous obtenez une nouvelle entité monstrueuse de technicité, de noirceur et de brutalité nauséabonde.

Il me faudra évidemment un certain temps d’écoute pour assimiler, analyser et digérer cette galette où chaque musicien a laissé son empreinte au travers de dix compositions où l’émotion varie de titre en titre sans jamais tomber dans le piège de la linéarité tant redoutée parfois dans le genre proposé ici.
Car ici on a su alterner du black malsain, froid et rapide à la WATAIN, mais aussi destructeur à la ANTAEUS avec la brutalité parfois martiale et violente propre à ABORTED.
Ensuite , avec THE ORDER OF APOLLYON on s’aventure plus loin, sortant du chemin balisé et connu, pour s’aventurer dans le métal-de-la-mort qui flirte avec de soi-disant essais de mélodies épiques où le blast est incessant, où les riffs et soli sont tranchants et meurtriers. On se dirige aussi vers des ambiances plus heavy, plus pesantes avec un clin d’œil fugace à IMMORTAL. On se déchire sans cesse entre black et death en se débattant dans des eaux glauques et profondes comme un diable dans un bénitier.
Tout ceci nous emmenant inévitablement, sur l’avant dernier titre « Ex-Voto » dans une certaine descente aux enfers avec ces voix profondes remontant du fond des abîmes, ces appels désespérés, ces cris étouffés sur fond de roulements de grosse caisse et de samples déstabilisants. « Ex-Voto » donc qui aurait pu terminer en guise d’outro ce premier album de THE ORDER OF APOLLYON. Ce groupe est en fait une entreprise de démolition mentale d’où vous ne sortirez pas indemne après plusieurs auditions, je vous le garantis.

Il manquait encore une pierre à l’édifice de l’apocalypse du néant déjà bien avancé dans le monde d’un certain black Européen, et tout naturellement, « The Flesh » vient se positionner dans la loge qui lui était réservée depuis longtemps. Alors vous tous qui êtes épris de noirceur ultime, de paysages dérangeants et de beauté morbide et maudite, ne laissez pas passer cette occasion de voyager dans un monde parallèle avec cette première œuvre de THE ORDER OF APOLLYON.