Evitons d’emblée toute boutade sur la Belgique, dont sont originaire les brutes de DARK SENSATION, et parlons de leur musique plutôt que des frites ou autre accent (vanne qui aurait sans doute été foireuse de toute manière). Les quatre compères, biberonnés aux sons de Pantera, Hatesphere, Devildriver ou autres Unearth, nous proposent ici leur premier album, répondant au doux nom de « Trendkill » (référence au premier des groupes précités plus haut ?).

Le combo pratique un Thrash / Death énergique, aux accents Hard/Metal-Core assez prononcés. Si les compositions peinent à surprendre au fil de l’album (structures et riffs quelque peu redondantes), on apprécie tout de même la puissance dégagée par la majorité des titres. En effet, l’ami Bruno au micro ne tarde pas à montrer de quoi il est capable, ses hurlements absolument dévastateurs, dont le timbre se trouve quelque part entre Niko de The Arrs et Mark Hunter de Chimaira (assez belles références tout de même !) ne pouvant pas laisser indifférent. Un gros travail est également fait dans le placement de la voix, ce qui ajoute de la puissance et du professionnalisme à l’ensemble. Et si la part belle est faite à la basse, qui bénéficie de quelques motifs et riffs en solo sympathiques, le second élément de la base rythmique, à savoir la batterie, sort de manière flagrante son épingle du jeu. Jonas, détenteur des baguettes, peut en effet s’en donner à cœur-joie tout au long de l’album, assiégeant les oreilles de blasts percutants et intelligemment placés, ou encore de descentes de toms bien nerveuses.
Cependant, l’énergie, la brutalité et l’envie ne sont malheureusement pas suffisants pour permettre à « Trendkill » de vraiment décoller l’auditeur de son siège. Les compositions sont un poil trop redondantes : l’enchaînement de ces titres assez similaires dans les riffs, les tonalités, ou les introductions (soit un riff plus un hurlement, soit un motif de batterie, sur la quasi-totalité des titres). La production est de bonne facture, et le son parfaitement équilibré par un mixage efficace. Cependant on regrette ça et là quelques petites imperfections, notamment des petits grésillements de cordes, mais rien de bien méchant (peut-être suis-je trop exigeant).

Un premier album qui représente pour les Bruxellois un aboutissement mérité par des années de dur labeur et de travail, qui aurait vraiment été des plus réussis si une certaine redondance ne s’installait pas au fil de l’écoute. Une diversité dans les ambiances, les rythmes, les harmonies et les tonalités auraient sans doute permis à DARK SENSATION de réellement sortir du lot des innombrables groupes de ce style, car le quartet en a les moyens : avec une technique, une énergie pareille et un vocaliste de cette qualité, tous les espoirs sont permis !