Le rock/indus Frenchy, vous connaissez ? Oui peut-être un peu avec quelques formations sortant du lot. Alors pourquoi ne pas essayer de vous empoisonner l’esprit avec les nouveaux venus de CIGUË.
CIGUË qui nous avait interpellé en 2008 avec un premier album « Swallow The Pain » enregistré par le duo fondateur Yann & Joanna, fruit d’un projet né en 2006. En 2007 le duo devient trio avec l’arrivée d’un autre guitariste et, en 2008 la sortie d’un EP 4 titres n’apporte de nouveau que la reprise insolite de « Lucy in The Sky With Diamonds » des BEATLES. Si ces deux enregistrements ne vous ont pas marqué outre-mesure, l’originalité n’étant pas au rendez-vous, vous allez sûrement adhérer à leur nouvelle démarche avec cette fois six musiciens et la sortie du second opus intitulé « Phobia » en ce printemps 2010.

Avec douze titres au compteur ce « Phobia » risque bien de vous surprendre, oui vous les inconditionnels de l’indus/gothique car nos Franciliens dérangés essayent de réinventer le style à leur manière et ma foi, ils ne sont pas bien éloignés du but fixé.
Alors finalement CIGUË, c’est quoi au juste ? C’est du rock/indus/electro/goth/punk avec parfois des envolées symphoniques et des voix trafiquées aussi. La musique de la formation pourrait-être le fruit des ébats entre NINE INCH NAILS, KILLING JOKE, MARILYN MANSON et FRONT 242. Oui mais CIGUË cherche sa propre voie dans ce labyrinthe de toutes les angoisses et de toutes les phobies.
Les envois sont souvent malsains et flirtent avec la techno-transe à l’occasion. Les premières compositions gravées sur la galette sont très enlevées et groovy comme ce « Catch me » hyper catchy qui défonce tout sur son passage, c’est l’overdose. « Anatomic Phobia » voit la présence appréciée en guest vocal de Laurent des LOADING DATA, et l’on repart fort avec « The VinylCountdown ». Mais on semble s’essouffler un peu sur la fin avec notamment le dernier morceau « Collapse » se situant un peu « à l’ouest » car un peu trop long et répétitif ce qui finira par lasser mêmes les « addicts » du genre.

Mais ne crachons pas dans les compositions des Parisiens qui sont tout de même dans l’ensemble bien recherchées pour une certaine efficacité en live naturellement. « Phobia » représente un grand pas de la formation vers un rock/indus créatif et personnel. La qualité d’interprétation, l’émotion engendrée et les ambiances procurées, tout est assez présent au final et nul doute que CIGUË puisse se targuer de représenter la valeur ascendante d’un rock gothique qui pour l’instant était surtout l’apanage de formations d’Outre-Rhin. Alors après cette bonne écoute, l’envie de les rencontrer en live se fait sentir évidemment pour voir si le visuel est aussi en adéquation avec la musique développée.