Un nouveau chapitre du NECRONOMICON s’est écrit en lettre de sang. A ne pas confondre avec leurs homologues teutons, les canadiens de NECRONOMICON sont de retour avec un troisième album intitulé : « The Return of The Witch ». Depuis 1991 le trio de Montréal officie dans un black death puissant, violent et mélodiques à la fois comme on le fait en Pologne. Que va donc apporter le retour de la sorcière à nos discographies ?

Passons rapidement sur l’artwork, bien réalisé mais peu attractif. Cliché et déjà vu, il n’y a pas grand-chose à en dire.

Côté production nos amis ont mis le paquet. Le son est puissant et lourd, les guitares sonnent brutales, bestiales tout en restant subtiles. Les vocaux œuvrent dans un registre grave, rappelant parfois le chant de Nergal où encore celui d’Orion. Côté batterie c’est la totale ! Une cascade de grosse caisse et une précision à couper le souffle. L’accent a été clairement mis sur la batterie et sa double pédale omniprésente, certains en seront agacés, d’autres enchantés. Toujours est il que le jeu de Rick est impressionnant de précision, de rapidité et de subtilité, non sans rappeler toutefois celui d‘un certain Inferno.

En fait, voila le gros point négatif de cet album et de ce groupe en général. La personnalité. Tout y est, la bestialité, la technique, le gros son, les riffs accrocheurs. Mais l’ombre de formations tel que BEHEMOTH où encore DIMMU BORGIR plane au dessus d‘eux avec insolence. D’ailleurs, il arrive que ces formations prennent le dessus sur leur musique. J’avoue avoir été grandement agacé par le premier titre de l’album « Into the Fire ». Deux riffs sont tirés d’une chanson des norvégiens de DIMMU BORGIR. Le premier a subit quelques transformations mais reste reconnaissable, mais le dernier qui fait office d’outro au morceau est, note pour note, le même. Amusez vous à écouter ce titre, suivit de « King of The Carnival Creation » des norvégiens (« Puritanical Euphoric Misanthropia ». La ressemblance est plus que flagrante.

Et ça ne s’arrête pas là, car visuellement le groupe a de gros airs Behemotiens, que ce soit au niveau du maquillage, des costumes et de l’attitude. Musicalement, des titres comme « The Time is Now », « The Return Of The Witch » où encore «Seven» renvoient directement aux Polonais. Deux titres sortent du lot dans cet album. « Necropolis » avec ses ambiances de piano et l’orgue, dommage que l’ensemble ressemble trop à DIMMU BORGIR, surtout dans les effets vocaux. Par contre, ce qui sera pour moi la perle de cet album est le titre « Lilith » un titre court de 2 minutes 22. C’est en fait une interlude ambiante, mettant en scène des percussions mêlés à un piano très dark et à quelques sons d’ambiance. S’il est répétitif, il n’en est pas moins le morceau le plus original de l’album.

En bref, avec « The Return of The Witch » NECRONOMICON nous aura offert un album puissant, de bonne facture et qui donne très envie de se démonter les cervicales. Cela manque juste cruellement de personnalité car piquer les recettes des autres ça n’a jamais mené très loin. Il est normal d’être influencé au début, mais depuis 1991 il parait urgent que le groupe choisissent son orientation musicale propre. Je ne sais pas, écoutez d’autres styles… Le metal est un style musical trop large pour se permettre de ne suivre qu’une seule de ses voies !