Si on vous avez dit que Dani Filth était russe et bouddhiste, vous l’aurez pris comment ? Et bien peut-être que maintenant vous auriez continué à être fan de Cradle…Mais rassurez vous, fans de Cradle, la relève est là, et elle nous vient de l’Est, comme toujours ! La Russie nous expulse un nouveau méfait et un groupe que je découvre à peine, vu que les barrières musicales (entre autres) commencent depuis peu à s’ouvrir vers le peuple de l’Ouest. Et c’est au tour d’ ARCANE GRAIL de sortir du chapeau. Et le magicien n’a pas oublié de livrer avec les éléments du style inhérent : du black, du death, du symphonique et une touche de gothique. Quelles promesses !

Alors pour les présentations succinctes, disons que ce groupe de six musiciens a été crée en 2001 sous l’impulsion du leader chanteur Demether Grail, et ils réalisent ici leur second opus, enregistré en 2008 et dont la sortie officielle en Europe est en avril 2010, voyez le léger décalage…
Alors que dit cet album « Arya Marga-Ninefold Path to the Innocence » ? Et bien que du bon, malgré une production assez vieillotte et pas franchement réjouissante - mais qui tiendra durant les neuf titres tant bien que mal, ne partez donc pas en courant. Coté pochette, c’est très soft, très classique et très païen. Que dévoilent les compos ? Une thématique plutôt mystique, avec des incursions dans le bouddhisme et le nirvana, le constat d’échec de la race humaine dans notre époque moderne, et un retour donc aux valeurs – très – anciennes, bref les russes ont la parole et comptent bien l’utiliser. Hors mis tout cela, passons aux compos, qui sont il faut le dire toutes brillantes voire magistrales, dommage que la production ne soit pas encore meilleure. Le groupe varie sans cesse son jeu, avec du death melo croisé à du black symphonique, du folk avec des touches goth, c’est une avalanche de styles divers et variés, et qui fonctionnent bout à bout. Mention aux deux chanteurs Natalie et Demether donc, qui usent sans compter leurs cordes vocales, à la fois dans le clair (le soprano de la chanteuse est saisissant et majestueux) et dans le death et black. Très mélodieux, les titres contiennent des gros riffs metal, secondés par du piano, de la flute, du violon et violoncelle ou des orchestrations grandiloquentes au synthé. Le tout est donc un croisement habile entre du Cradle of filth, du Ensiferum, du Epica, ou du Arkona. Avec une forte personnalité par-dessus le marche, on obtient alors un album homogène, cohérent, riche et varié.

Je vous l’accorde, rien de super original la dessous car le groupe picore ici ou la du black, du death, de metal symphonique/folk, mais c’est si brillement interprété et si frais, rempli de fougue qu’il est difficile de ne pas accrocher. Reste à leur donner une chance parmi nous, quitte à reléguer les références musicales pré-citées dans le bac des soldes…