Cinq années après leur premier MCD nommé « Idiosyncratical Armageddon », les italiens de Nalvage reviennent avec un nouvel album, cette fois-ci produit par le label Dead Center Productions. Nouveau son, mais aussi nouveau membre pour ce groupe de death/black car en effet, un guitariste a rejoint les rangs afin d’apporter plus de lourdeur à la musique, et ainsi donner plus de profondeur aux compos de cet album-ci, « Worship Deshumanization », un opus bien entendu basé sur une certaine déshumanisation. Pour cela, rien de tel qu’un mélange death et black pour mettre en valeur une certaine agressivité mélangée à une ambiance bien atypique, de ce fait, ce concept assez moderne centré sur la perte d’humanité est d’autant plus mis en relief.

Six titres composent cet album assez court mais enivrant du début à la fin. Le son est impeccable et les compos bien trouvées, d’autant plus que le groupe aime jouer avec les rythmiques, la brutalité de la musique et les ambiances sombres et froides. Pas besoin de claviers ou quoique ce soit, les grattes font l’affaire, les riffs étant tantôt bien death, tantôt bien black, donnant une puissance sans égal et une lourdeur impeccable. Les jeux de batterie sont soignés, étant donné qu’on peut passer de passage en mid tempo aux blasts, et à la double pédale en quelques instants. Force de frappe, bons martellements, le batteur est excellent.

Nous retrouvons aussi deux types de chant de la part du même chanteur, ce qui est d’autant plus intéressant dans l’apport de la diversité à la musique. L’un étant guttural, et donc typiquement death, grave et super charismatique, l’autre étant crié et donc bien black, plus dans les aigus et totalement décharné. Une alternance de chants bien trouvé et surtout bien amené, nous faisant réellement passer d’une ambiance à une autre en peu de temps.
Le tout se veut donc écrasant, sombre, et agressif, mais surtout empreint d’une musicalité et d’une mélodicité sans équivoque. Si l’intro est totalement torturée et étrange, avec ce bruit continue et dérangeant et cette voix happée par une certaine saturation du son, la suite se veut beaucoup plus hypnotisante, tant par les riffs qui créent des mélodies dévastatrices et des ambiances à la manière de « Visceral Human Obedience » où les deux types de chant se superposent.
Alors que « Postmortem Dominion » possède une intro toute sereine, symbole du calme avant la tempête, et une suite plutôt axée black, « Holy Blaspheme Sacrifice », le titre le plus long, alterne les passages aux tempos moyen et rapide, les passages aux ambiances black (comme l’intro), sombre et terribles, et ambiances death (la suite).

Les mélanges sont fait à merveille, si bien qu’on est pris dans l’album du début à la fin. Les différentes formes de chant sont enivrantes, et les riffs excellents. Rien est à jeter sur cet opus, Nalvage signe là un coup de maître et ne fait pas dans la dentelle. C’est pro, c’est carré, c’est efficace, et on sent vraiment l’évolution comparé à leur précédente sortie. En espérant que le combo ne sera pas en perte de souffle et que les futures compos seront aussi bonnes voire mieux que « Worship Deshumanization », un disque excellent à l’artwork assez révélatrice de la musique.