Pour cette chronique, vous aurez droit à la présentation de deux groupes frontaliers basés entre Annemasse (Haute-Savoie) et Genève (Suisse). Ce sont JOESSON et THE JUNE AMPERA qui se partagent 35 minutes d’enregistrement via un nouveau split-cd mouture 2010.
Nous allons plonger en apnée dans les univers décalés, inventifs et surtout revendicatifs de ces deux formations à englober dans le style « fourre-tout » nommé post-hardcore, ce qui facilite les choses pour les chroniqueurs ne sachant pas trop où donner de l’oreille dans les aventures musicales où se côtoient des bribes de styles bien mixés pour une originalité maximum.

Pour la partie JOESSON nous allons tout d’abord présenter le groupe. Cinq musiciens en recherche de sonorités déviantes entre punk, hardcore, post-rock et pourquoi pas free jazz se sont lancés en 2006 et ont déjà à leur actif un premier EP « Everwrest » sorti en 2008 qui nous avait interpellé à sa sortie. Cinq titres pour eux dans ce split où le groupe semble partir dans tous les sens, mais qui au final possède un certain fil conducteur pour éviter de nous égarer l’esprit.
Partis sur des influences de CONVERGE on se retrouve sur du REFUSED en passant par du COMEBACK KID. Mais ce serait trop facile de les mettre dans ce moule. Ils varient tellement leurs compositions avec intervention de trompette pour ce côté jazzy, que l’on ne peut qu’être surpris par leur travail nous procurant des émotions très variées, chapeau bas.
Donc on aime ces aventuriers du rock dépassant les limites bien balisées de notre musique préférée. Le seul reproche que l’on pourrait faire c’est bien entendu une production un peu faible qui ne met pas assez en valeur la richesse des morceaux. Maintenant que l’on a mis le doigt dans l’engrenage, il va falloir suivre cette formation de très près.

Nous arrivons maintenant aux trois titres proposés par THE JUNE AMPERA. Ce trio instrumental nous emmène dans une autre dimension depuis sa formation en 2008 sous le nom de DI CAPRIO, jusqu’à cette année où la formation devient THE JUNE AMPERA. Les points communs avec leurs amis de JOESSON, ce sont une certaine originalité mais aussi un certain engagement dans les textes. Pour le reste, c’est assez différent musicalement parlant, c’est plus punk, plus rock, plus psychédélique, mais surtout plus ambiant.
Les parties instrumentales servent de support à des discours samplés de certaines personnalités, discours engagés (cqfd). Leurs musiques sont à rapprocher des bandes sons pour films, donc côté cinématographique évident pour un voyage intemporel dans les dérives de notre société. Difficile à vous détailler leurs trois morceaux gravés sur le cd. Le mieux c’est d’écouter par vous-même, ce que vous ne manquerez pas de faire si vous êtes curieux, comme moi, de tout ce qui touche avec bonheur un certain underground rock tout simplement.

Ce split-cd va vous permettre entre autres, de découvrir une scène haut-savoyarde en pleine ébullition, alors encouragez ces deux groupes qui méritent d’être connus et reconnus.