Nay Windhead, musicien vagabond, mais néanmoins talentueux fonde en 2007 un groupe pour concrétiser ses délires rock/psyché accumulés dans le sud de la France. Cette formation fille bâtarde de KING KRIMSON et de FRANCK ZAPPA, nommée LAG I RUN, accouche en ce Printemps 2010 d’un premier opus intitulé « Sunlight Scars ».
Comment ausculter et décortiquer ces 13 titres pour une heure d’enregistrement ? Tout simplement en l’écoutant avec les oreilles grandes ouvertes, mais aussi avec une attention libre de tout préjugé.

Tout d’abord nous sommes quand même impressionnés par le talent des musiciens qui ne semblent pas être nés de la dernière pluie de rock inventif limite prog-jazz. Pourtant, ça ne démarre pas bien fort avec les premiers morceaux plutôt « soft », un brin électro pour boîte de nuit ordinaire. Puis on se lance dans des titres plus entrainants mais assez passe-partout avec riffs convenus et essais prog. Ensuite tout va crescendo dans une certaine originalité où l’on s’aventure de plus en plus. Vocaux clairs limite éraillés parfois, vocaux haut perchés, chœurs popisant, mais aussi guitares bavardes limite « branleur de manche » qui prennent (presque) toute la place dans les compositions. Et à ce moment, inévitablement on est plongé dans une mixture formée par des relents émanant de QUEEN, KING’S X, STEVE VAI, GENESIS, mais surtout de FREAK KITCHEN plus on avance dans l’écoute du cd.
Finalement ces musiciens du sud de la France nous emmènent dans leurs délires et expériences psychédéliques et surtout progressives en ne dépassant pas les éléments rock que pour mieux nous secouer avec des riffs bien métalliques à l’occasion.
Chaque musicien apporte sa part de créativité, de part le chant parfois déconcertant, de part les soli de gratte innovants, de part des lignes de basse bien présentes et groovy, de part une batterie multipliant les ruptures de rythme avec force et précision.

Cet album est pour le moins curieux à notre époque où le style pratiqué est plutôt passé de « mode ». Retour donc au psychédélique groovy riche en improvisations pour le pire ou le meilleur. En ce qui concerne « Sunlight Scars » ce sera plutôt de meilleur avec une fraîcheur et une subtilité qui font souvent défaut actuellement dans la démarche dite « rock/métal ». Alors, suivons cet « ovni » du midi qui semble bien parti pour nous abreuver de bonnes sonorités.