Après une première production « METAL KOZH » qui, voici deux ans, avait provoqué des réactions « mitigées », les angevins d'Hanternoz nous reviennent avec un Ep « LINCEULS D'ECUMES » bénéficiant d'un bel ornement avec des illustrations, bien qu'assez naïves, ne manquant pas de charme.
Comme avec son premier album, le groupe tient ici à nous raconter une histoire qui se veut dans la suite logique de « Metal Kozh ». Je n'ai cependant pas compris en quoi un album sur le thème de « la mort en mer » pouvait succéder à des histoires de chaman, de métal sacré et autres Korrigans (les textes pour le moins sibyllins ne facilitent pas la tâche, il faut bien l'avouer).
Mais place a la musique : après une intro qui fait immédiatement penser à un ivrogne qui se serait mis en tête de jouer de la cornemuse au petit matin après un fest noz trop arrosé, le son abominable d'un studio de répet miteux vient nous blesser les tympans.
Si on ne tombe pas dans l'aberration sonore qu'était "metal kozh", la production n'en reste pas moins incompréhensible pour une sortie qui ne se revendique pas comme une démo , d'autant qu'aujourd'hui il est relativement facile d'obtenir un son correct avec peu de moyens. Je ne sais pas si nous avons affaire à du pur et simple "jemenfoutisme" ou si c'est un choix mûrement réfléchi, mais le plaisir de l'écoute est immédiatement compromis....dommage....
Ce genre d'écueil est d'autant plus regrettable que la musique d'Hanternoz, si elle pèche par beaucoup de cotés, ne manque pas de bonnes idées :la troisième piste « orage d'acier » en est un bon exemple avec son beau passage acoustique et son final épique, malheureusement gâché par ce son mauvais, un chant black vraiment « spécial » et surtout ces instruments à vent faux qui retirent toute crédibilité à la démarche qui aurait pu être franchement séduisante.
La sensation qui se dégage de cet Ep est celle d'une grande maladresse: on sent que le groupe veut nous faire vivre une histoire qui le passionne et encore une fois les bonnes idées de riffs et de mélodies ne manquent pas mais, quand ces bonnes intentions accouchent d'une sortie avec un son aussi mauvais,un chant vraiment crispant et des pistes truffées de pains et de fausses notes, l'alchimie ne peut hélas pas prendre du tout.
Si l'EP est indiscutablement bien meilleur que le premier album, le chemin semble cependant encore long avant qu'Hanternoz ne fasse mentir la réputation qu'il avait gagnée avec "Metal Kozh".