Burton C. Bell, vous ne connaissez pas encore? Fear factory, vous remettez ? Alors revoilà le chanteur sur un nouveau projet ou plutôt groupe car cette formation risque bien de perdurer et possède en son sein de véritables talents, dont le fidèle bassiste Byron Stroud (Fear Factory, Strapping Young Lad, Zimmers Hole) et le batteur Bob Wagner (Econoline Crush) entre autres. Ce combo canadien sort donc son premier album « City of fire », et ne vous y trompez pas, il y a une drôle d’odeur à l’écoute de cet opus… Une odeur de disque de l’année …

Vous êtes fans de Ministry, Fear factory, Devin townsend, Zimmer hole, vous allez pouvoir trouver sur ce disque tout ce qui a fait le succès d’un metal dit industriel, l’émotion en plus. Car si généralement le son indus est froid et aseptisé, voire clinique dans la production, ici tout est différent. On reste dans le moderne, mais avec une alchimie entre les passages brut et metal/indus, et de la douceur liée à de la mélodie. C’est ce patchwork musical qui tient en vérité la route, car 47 minutes de pure bestialité aurait perdu tout intérêt si Burton n’avait pas glissé des titres émotionnels et aériens.
Ce voyage au Canada va conquérir tous les cœurs car c’est ici un metal racé, moderne, mais ouvert à tous les styles ou presque, et tout le monde pourra y trouver son compte. L’ensemble est riche, techniquement irréprochable, varié et doté d’une production surpuissante. Du metal au sens large, sans étiquettes possibles. Quel challenge ! Dès les premières note pourtant, on sort l’artillerie lourde, avec un power thrash bien lourd et incisif, et de suite, ces mélodies de guitares aériennes en arrière plan, comme si au fond de cette ville grise et terne, se trouvaient un champ de guitares discret mais planant. Bien sur par dessus, on rajoutera au fil du titres des rythmiques thrash diaboliques, un chant possédé et très en verve (quel chanteur de talent !), quelques petits solos ici ou là, et une batterie à la fois efficace mais très variée, avec un petit coté tribal parfois. Quel chef d’œuvre, rien que ce titre vaut l’achat de l’album ! Intense, mélodieux, moderne. J’allais dire à l’image du disque, mais non, car comme je l’ai précisé, les titres sont variés et il y a parfois de petits bijou de douceur, comme « Rising », avec un chant plus posé et doux, une basse bien en avant, et des mélodies insufflées par des guitares solos tout en subtilité. Si je notais Devin Townsend tout à l’heure, c’est pour ce petit coté « fou » cette touche de « metal mélodique » que l’on retrouve sur nombreux de ses albums. Sur « Hanya », le coté tribal urbain ressort encore plus, avec une avalanche de sons et de décibels métalliques, sans vraiment nous dire dans quel style on navigue. Puis juste après cette montagne de watts, une ballade en guitare acoustique. Décousu ? En aucun moment car le fil conducteur est respecté, l’ambiance générale de l’album reste intacte du début à la fin, avec une cohérence à toute épreuve.

Si je vous dis qu’absolument tous les titres sont grandioses et indispensables ? Et grâce à cette variation de styles et de tempos, on ne se lâche jamais lors d’un « replay » qui devient intempestif. Ne cherchez pas ailleurs l’album « metal » de l’année, vous l’avez trouvé, et c’est un quasi sans faute, je pourrais même dire…parfait. Indispensable !