« Indoctrine », le premier album de BLOOD REVOLT est un album qui n’aurait jamais dû exister car bourré de violence, d’agressivité, d’extrêmisme malsain, tant dans la musique qu’au niveau du lyrisme particulièrement dérangeant du chant sans compter les textes militants appelant à la révolte pendant 43 minutes d’enregistrement.
Ce skeud est le résultat d’une expérience unique de métal extrême faite de noirceur, de mort auquel se rajoute le rouge du sang. « noir comme notre peine et rouge comme notre sang », la phrase souvent entendue dans certains milieux radicaux, peut-être appliquée à cet album concept racontant l’histoire d’un homme face au meurtre.

Revenons-en à ce chemin musical montrant une autre voie du métal « jusqu’au boutiste » et intéressons nous au parcours des trois membres de BLOOD REVOLT. Au chant nous avons A.A. Nemtheanga, la voix de PRIMORDIAL, derrière les fûts il y a J.Read (REVENGE/CONQUEROR) et à la guitare C.Ross (AXIS OF ADVANCE/REVENGE).
Ce trio diabolique forme une entité détonante de par leur passé et expériences musicales, vous vous en doutez-bien. Le résultat se trouve dans les huit titres de « Indoctrine ».
Tout d’abord, une question se pose : mais qu’est-ce qu’ils ont fait à la batterie pour qu’elle soit hystérique à ce point, comme la voix d’ailleurs, les voix plutôt, dans un registre bancal « gutturo/épico/folklo/déliro », bref assez monstrueuse d’extrêmisme revendicatif et dépressif. Et bien sûr la guitare soutient ce délire torturé jusqu’au bout de ses cordes, martelées, agacées, aux riffs vicieux, malsains, glacées et presque indus, découpant notre inconscient tel un scalpel rouillé.
La réponse arrive, car ici on vomit ses litanies, ses pensées morbides parlées et sa bile infectée dans de folles chevauchées en plein délirium tremens, provocateur tout simplement.

Au final on peut dire que cet album est très dérangeant, non conventionnel, dur à enregistrer dans la mémoire interne de ce qui nous sert de cerveau. Mais on y revient forcément, car telle une fleur du mal, la beauté follement noire de cette œuvre particulière interpelle, et malgré nous on remet la galette en route pour une ultime écoute qui ne sera pas sans danger, âmes sensibles s’abstenir. Bref vous m’avez compris, cet opus particulier est excellent tout simplement.