Fort de leur succès en matière de metal mélodique à tendance death voire thrash, Raunchy revient pour la rentrée, deux ans après la sortie d’un « Wasterland Discotheque » plutôt bien perçu par les fans du combo… car il est vrai qu’on n’aura pas encore vraiment noté de faux pas pour cette formation danoise, chaque album ayant été une bonne petite découverte, en particulier « Confusion Bay » qui avait ameuté beaucoup de métalleux. Mais on est bien loin de cet album-ci, et du précédent car « A Discord Electric », ainsi se nomme-t-il, est pour le moins plus mature, plus technique et peut-être même plus travaillé. Sans pour autant dénaturer leur compos au profit de cette maturité, Raunchy ne change pas ses habitudes, et nous propose alors, encore une fois, un opus varié, aux mélodies terriblement entêtantes.

En effet, c’est ce qui saute directement aux oreilles. La mélodie. Un surplus que beaucoup ne pourrait apprécier, mais c’est une des marques de fabrique de Raunchy, leur style. Deuxième marque de fabrique, cet amas de samples, tout au long des titres, en intro, en fond, en ambiance, une parade aux guitares ou au chant etc…troisième marque de fabrique, cette alternance de style plus ou moins mise en avant. Car si tout se veut mélodique, comme précédemment dit, et entraînant, sans pour autant être agressif, Raunchy sait varier les plaisirs et inclure dans son metal, des relents death voire thrash, notamment au niveau des riffs de guitare, qui changent vraiment la donne, mais aussi au niveau du chant. Ainsi le chant clair se transforme en chant crié et le tout se veut alors beaucoup plus incisif et rentre dedans.

Rien n’est fait au hasard. Même si la durée moyenne des titres est de cinq minutes, on ne s’ennuie pas et on arrive à peine à distinguer les quelques petites linéarités au niveau des accords qu’on pourrait percevoir de ci de là. La musique est propre, carrée, sans doute due à leur signature (encore) chez Lifeforce Records, changeant de Nuclear Blast, le label qui les avait plus ou moins lancé mais surtout, le label qui avait permis de créer l’identité de « Confusion Bay ».

Même si l’originalité n’est pas le point qu’on remarquera de prime abord, Raunchy nous sort donc un bon album, doté d’un artwork assez sympa, changeant de l’ordinaire et semblant symboliser le mélange des éléments. Pas non plus un bijou mais une bonne sortie pour les amateurs de métal mélodique.