Formé en 2005 par deux membres de Seventh angel, les anglais ont depuis lors été bien plus productifs avec My silent wake, enchainant 4 albums, un EP et un split. Groupe inconnu jusqu'alors à mes oreilles, My silent wake fait désormais partie des révélations de l'année pour ma part. Avec leur quatrième et bien nommé album "IV et lux perpetua", les anglais allient amour des 70's et modernité avec une grande classe. Visite guidée, oh yeah!

Si l'on voulait prendre quelque raccourci simpliste, la musique de My silent wake pourrait être résumée par "Black sabbath meets death metal". A prendre avec des pincettes car ce disque est tout même bien plus que cette simple métaphore et l'appellation doom/death n'a pas grand chose à voir avec My dying bride ou les vieux Anathema.
En effet, My silent wake se situe sans aucun doute dans cette lignée de groupe qui sans le Sab, n'auraient jamais existé (mais y a-t'il un seul groupe de metal qui aurait existé sans eux?). L'inspiration de "IV et lux perpetua" est clairement ancrée dans les années 70, en particulier dans les 6 premiers albums d'Ozzy et ses potes, d'énormes effluves psychédéliques s'échappant par bouffées de chaque riff. "Et lux perpetua" ou "Bleak endless winter" en sont de très beaux exemples, avec leurs guitares grasses larguant que n'auraient pas renié Candlemass ou Cathedral. Mais il n'y a pas que du coté de Black sabbath que My silent wake va puiser ses influences, le space rock joue un rôle important dans les compos des anglais. Chaque titre, outre ses fondations bien métal, dispose de passages planant/psychédélique/ambiant – rayer le mention inutile – toujours judicieux et parfaitement intégré. Chant clairs et féminins viennent se mêler à de doux arpèges et des nappes de claviers vintages dans des sonorités floydiennes qui aèrent des morceaux plutôt musclés. Les structures s'en trouvent enrichies, certains breaks sont de toute beauté ("Father", ""Death becomes us"), les arrangements jouent l'ambiance (bruitages spatiaux sur ""Between wake and sleep"), ou c'est carrément l'ambiance qui fait la chanson ("Journey's end" est 100% rock psyché). Mais le death metal, il est où, me direz vous? Et bien partout, ou presque. Certes les rythmiques restent dans le lourd/mid tempo, jetez une oreille sur le grain des guitares, gras et puissant, sur la voix principale, gutturale à souhait, et sur les quelques attaques death/black, et vous en conclurez que My silent wake fait un magnifique lien passé/présent.

Avec "IV et lux perpetua", disque riche loin des gimmicks habituels du doom/death tel qu'on l'entend communément, My silent wake prouve qu'il est encore possible d'avoir des idées et de proposer quelque chose de frais, tout en rendant hommage à ses influences. A classer entre Black sabbath, les vieux Cathedral et Pink floyd.