Avec un opus de plus de 90 minutes de pur bonheur auditif, les italiens de Voice of Silence ont fait très fort ! Complètement inconnu aux oreilles de votre dévoué rapporteur , c'est avec une surprise totale et complètement innocente que la découverte du monde des ombres me fut proposée ;le tout soutenu par une musique dark doom ambiant ou tout simplement étrange et complètement détachée de tous les dogmes habituellement communs à notre style de prédilection.
Voice of Silence pioche dans l'essence même de l'extrémisme musical tout en y ajoutant avec force et conviction toute la fragilité d'une âme en perdition, une minute de douleur, une seconde de souffrance, le dernier souffle de l'agonie à portée de main, la longue marche funèbre vers une nuit sans lune, où le ciel n'est qu'une immense tache d'encre noire, avec pour seul repère la voie profonde et incantatoire d'un narrateur démoniaque au sommet de son art, intimant à chacun l'ordre intime de marcher ! Continuer à avancer coute que coute et ce, malgré les obstacles tous plus grands les uns que les autres, cette voie accompagnée par d'improbables serviteurs, véritables architectes sonores découpant, déchirant, déconstruisant de leur noire mélodie chaque monde connu. Ne plus laisser la moindre odeur de vie, la moindre parcelle d'existence possible, telle est la lourde tache de Void of silence, cette ineffable machine vomissant le sang des condamnés à chaque pulsation d'un hypothétique cœur rongé par la haine, depuis longtemps accoutumé à la non compassion du genre humain...
La résonance de 'Grave of civilsation' est si en adéquation avec l'univers qui nous entoure qu'elle en parait presque prophétique, vision d'un monde gris ou le soleil n'aurait plus droit de citer, où tout un chacun ne pourrait plus donner de sens à sa respiration. Les italiens qui n'en sont pas à leur premier cout d'éclat puisque cette dernière oeuvre représente le quatrième verset de leur sombre bible, absorbe le moindre recoin de l'esprit et enfonce là où votre fêlure mentale est la plus troublée un poignard si aiguisé que la douleur devient rapidement insupportable, la sensation d'étouffement est alors à son comble, et il devient alors urgent de trouver une sortie de secours à une telle rage émotionnelle. Sauf qu'il n'y a bien entendu aucune voie de rédemption, une fois attiré dans l'antre de la bête il n'es plus possible de revenir, la lumière devient alors un point lumineux, loin très loin dans la galaxie ....

En vérité il existe bel est bien une solution et celle-ci se trouve au niveau de la prise électrique, un seul geste de votre main et tout se termine, tout redevient 'normal', la douceur cossue de votre antre refait surface, vous voilà à nouveau en terrain connu, mais avec cette indescriptible et irrésistible envie de voir encore une fois ce qui peut bien se cacher derrière ce miroir si magnifique et si terrifiant de l'après vie. Attention cependant à ne pas se bruler les ailes ! Le voyage est dangereux, et à ne conseiller qu'à un public très averti. Une oeuvre dark tout simplement sublime à posséder de toute urgence.